Thèse en cours

Espèces d'espaces socio-anthropologiques. Pour une socio-anthropologie filmique des rhétoriques habitantes. L'actualité comme dispositif de construction du sujet.

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Auteur / Autrice : David Gamet
Direction : Florent Gaudez
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sociologie
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR 5316 Litt&Arts (Arts & Pratiques du Texte, de l'Image, de l'Ecran & de la Scène)

Résumé

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Qu'est-ce que « s'informer » ? « Suivre l'actualité » ? Et quelles sont les logiques sociales qui organisent cette pratique ? L'idée serait de faire une cartographie des pratiques, une cartographie des lieux, cartographies des temps, cartographies des médias, et mettre à jour dans le temps et l'espace l'ensemble des pratiques d'une personne sur ce qu'elle nomme « actualité-information » Nous emprunterons le modèle de Michel de Certeau et des marches dans la ville. S'informer sera comme parcourir le texte d'une ville, le texte objectivable du texte-actualité. Nous irons y lire les rhétoriques habitantes, et donc les manières, créations et façon d'habiter ce texte. C'est une production silencieuse qui est mise à jour, les parcours de l'actualité. Or deux logiques semblent organiser cette production silencieuse. Celle de l'intérêt, il y a des informations intéressantes, d'autres non. Derrière le mot intérêt, se cachent les mots identités, rôles sociaux, temps sociaux, habitus, etc. … Ce parcours, cette frontière créent par cette notion d'intérêt présente chez tous les informateurs, nous révèle ce processus : ce texte sur l'Autre, l'actualité, est parcouru en fonction de soi ; c'est Soi que l'on va voir, lire, entendre. Et la notion de besoin récurrente également dans chaque entretien. S'informer est un besoin, presque de l'ordre du devoir, « il faut ». C'est une injonction. Comme toute injonction, elle est difficilement verbalisable par celui qui la fait corps. C'est ici le lieu de l'analyse à faire, intérêt et besoin conjugués, qu'ont-ils à révéler ? L'herméneutique du sujet de Michel Foucault nous donne un cadre de lecture et une problématisation : s'informer est-ce une forme de « souci de soi » ? Et ce questionnement est-il encore juste aujourd'hui, le numérique et ses outils (appareils, notifications, réseaux sociaux) n'avaient pas la place et l'importance qu'ils ont aujourd'hui. A la base enquête qualitative faite par entretiens semi-directifs, cette recherche sera inscrite dans le champs de la sociologie visuelle. Faire de la sociologie par l'image, et non pas seulement par l'écrit. L'image n'aura pas un rôle illustratif, mais de recherche et d'écriture. Ecrire par l'image et voir comment cette autre écriture, complémentaire, nourrie, transforme, à la fois l'écrit sociologique, mais aussi l'écriture et la pratique de la sociologie. Et le rapport à l'enquêté ; ici, par l'introduction du film, il a collaboration à la production d'un objet car nous mettons donc sur un pied d'égalité avec l'enquêté face à un tiers : un public. Et, notre parti pris, de chercheur et réalisateur est aussi assumé car montré (par le film). Objectiver l'objectivation mais aussi et surtout assumer, pour ne pas dire revendiquer une subjectivité de l'objectivation. Et ainsi la rendre encore plus objectivable par mes pairs. Distance et distanciation du chercheur (réalisateur), et co-construction de l'objet de recherche avec les personnes filmées.