Thèse en cours

D'un futur incertain à un certain avenir. Alignement des anticipations et déploiement de l'hydrogène en France et au Japon.

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 04/03/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Michaël Fernandez
Direction : Thomas ReverdyMathieu Brugidou
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sociologie
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 04/03/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, Laboratoire des sciences sociales
Equipe de recherche : Régulations
Jury : Président / Présidente : Benoit Cret
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Reverdy, Mathieu Brugidou, Alexandre Mallard, François-Mathieu Poupeau, Ulrike Lepont
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandre Mallard, François-Mathieu Poupeau

Résumé

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L’intégration de l’hydrogène dans les schémas de transition énergétique suscite de nombreux débats. La multitude des positionnements observée à son égard est symptomatique de l’incertitude qu’il médiatise. De cette observation émerge une question structurante : comment est pensé et gouverné le déploiement de l’hydrogène ? Pour tenter d’y répondre, cette recherche s’inscrit dans le sillage de la sociologie des anticipations développée par Jens Beckert. Mettant en lumière la dimension sociale et politique de la fabrique du futur, celle-ci permet d’explorer le déploiement de l’hydrogène sous deux angles distincts et complémentaires. A travers un premier prisme sociotechnique, elle investit le processus de légitimation par lequel l’hydrogène est intégré dans les schémas de transition énergétique. Associée à un angle socioéconomique, elle met ensuite en évidence la façon dont se transpose un futur sociotechnique dans des objets comme les politiques publiques de soutien et les agencements marchands, tout en investiguant la légitimité de l’Etat ou du marché à gérer les incertitudes relatives à ce déploiement. De cette façon, cette thèse appréhende le déploiement de l’hydrogène, et plus largement les politiques de transition, comme des tentatives d’alignement des anticipations. De manière transversale, elle adopte une démarche essentiellement inductive, explorant son objet d’étude par le biais des controverses observées parmi les acteurs publics et privés. Elle se caractérise aussi et surtout par la comparaison qu’elle opère entre les situations française et japonaise, qui fournissent deux cas d’étude empirique d’une grande richesse. Les deux trajectoires nationales laissent en effet entrevoir la plasticité qui caractérise l’hydrogène, qu’il s’agisse du rôle qui lui est confié dans le cadre de la transition énergétique, ou de l’organisation sociotechnique et socioéconomique de son déploiement. En France, où la pertinence énergétique et environnementale de cette molécule est le centre de gravité des débats, le statut qui lui est accordé a significativement évolué ces dernières années. Débordant du seul champ sociotechnique, cette évolution se traduit notamment dans les débats relatifs à sa qualification et au développement d’un soutien public discriminant. La centralité de cette problématique est particulièrement visible alors qu’émergent autour de l’hydrogène, du fait d’une crise sanitaire inédite, des velléités de réindustrialisation. En comparaison, le cas japonais contraste fortement avec le précédent. La légitimité sociotechnique de l’hydrogène repose d’abord sur un récit de sécurité de l’approvisionnement énergétique et l’organisation temporelle du déploiement implique en premier lieu une diffusion d’usages novateurs de la molécule. En conséquence, les débats liés son origine énergétique n’ont pas la même portée. Par ailleurs, alors que l’enjeu industriel du déploiement de l’hydrogène semble apparaître en France a posteriori de la question énergétique, la motivation industrielle est historiquement au cœur de la trajectoire japonaise.