Thèse soutenue

Impact du profil addictif sur le statut émotionnel après un accident vasculaire cérébral.
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Auteur / Autrice : Yolaine Rabat
Direction : Igor Sibon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 30/03/2022
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Mathieu Zuber
Examinateurs / Examinatrices : Igor Sibon, Mathieu Zuber, Arnaud Carre, Sonia Reyes, Sonia Alamowitch, Cécile Elsa Dantzer
Rapporteurs / Rapporteuses : Mathieu Zuber, Arnaud Carre

Résumé

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Chaque année en France plus de 140000 patients sont victimes d’un accident vasculaire cérébral(AVC). Parmi eux plus d’un tiers développent des troubles émotionnels de type dépression ou anxiété post-AVC (respectivement D-PAVC et A-PAVC). Ces complications contribuent à une altération du pronostic fonctionnel et de la qualité de vie. L’identification et la prise en charge précoce des déterminants des troubles émotionnels est donc un enjeu clinique majeur. En dehors de facteurs non modifiables, tels que les antécédents psychiatriques ou la sévérité de l’AVC,l’influence des modifications d’hygiène de vie recommandées en post-AVC est indéterminée.Dans ce contexte l’influence de la dépendance, telle que conceptualisée en addictologie, à des substances usuelles - dont le tabac et l’alcool - ou émergentes comme l’alimentation hyperpalatable et ultra-transformée n’a pas été explorée.Les objectifs de ce travail étaient d’une part de déterminer les caractéristiques de l’usage problématique de substances dans la population victime d’AVC en termes de prévalence et d’impact sur le statut émotionnel post AVC, et d’autre part d’explorer les mécanismes physiopathologiques sous-tendant l’efficacité des stratégies d’interruption de ces comportements addictifs.Pour répondre au premier objectif, trois cohortes prospectives (respectivement N=2300,66,8±15,1ans, 63% d’hommes, NIHSS à 3mois=1,26±2,60 ; N=74, 60,3±12 ans, 68,9%d’hommes, NIHSS à l’admission= 2,73±3,13 et N=101, 62,8±13,7 ans, 60,4% d’hommes,NIHSS à l’admission= 2,31±3,13) de patients pris en charge dans l’Unité Neuro-Vasculaire du CHU de Bordeaux et ayant bénéficié d’évaluation cliniques et neuropsychologiques ont été analysées. Dans le cadre du second objectif, nous avons mené une analyse systématique de la littérature sur les biomarqueurs anatomo-fonctionnels cérébraux identifiés par Imagerie par Résonance Magnétique comme prédicteurs de la réponse à un traitement d’arrêt du tabac(N=24 études ; Anatomie N=7, Activité cérébrale de repos N=9, Activité cérébrale post-tâche d’activation N= 14). Les résultats de nos travaux suggèrent qu’il y a 1) une proportion importante (30,3%) de patients victimes d’AVC présentant une consommation problématique de substances ; 2) un lien entre la sévérité du profil addictif au tabac et à l’alimentation et la symptomatologie anxieuse et/ou dépressive 3 mois après l’AVC et 3) le rôle clé de l’insula dans les réseaux neuronaux anatomofonctionnels impliqués dans la réponse à un traitement de sevrage au tabac.Ces différents travaux apportent un éclairage nouveau sur l’importance du dépistage et la prise en charge des comportements addictifs dans la prévention secondaire des AVC. L’identificationRésumé6précoce de troubles liés aux consommations de substances tels que définis dans les classifications des maladies mentales, mais aussi de l’addiction à l’alimentation, pourrait permettre d’améliorer le devenir émotionnel des patients et réduire le fardeau humain et sociétal des complications post-AVC. Par ailleurs l’identification de biomarqueurs d’imagerie pourrait constituer la première étape vers une médecine de précision permettant d’adapter les stratégies thérapeutiques à l’échelle individuelle.