Thèse en cours

Le rôle de la fréquence et des familles de mots dans la formation des doubles suffixes en français

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Auteur / Autrice : Gauvain Schalchli
Direction : Laurence LabruneGilles Boyé
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Linguistique
Date : Inscription en doctorat le 16/07/2018
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : Montaigne-Humanités
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Cognition, Langues, Langages, Ergonomie

Résumé

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La formation des mots par suffixation est étudiée généralement en résumant les redondances sémantiques et formelles du lexique attesté par des formules fonctionnelles. Le résultat de ces analyses établies à l’échelle du lexique général est filtré ou modulé à travers les notion de productivité, disponibilité ou régularité et attribué à la compétence linguistique des locuteurs par le biais d’une étude extensive des néologismes et hapax. Le concept fondamental permettant de formuler ces régularités et de représenter cette compétence est la notion de suffixe, défini comme une terminaison reproductible dont l’application ou la réalisation est subordonnée à des contraintes combinatoires. Dans cette approche, l’apprentissage des procédés de la suffixation et l’apparition de nouveaux suffixes est exclue ou marginalisée. Les doubles suffixes présentent de nombreux cas de formations non-canoniques, dites parasitiques en raison de l’apparition d'un segment non motivé entre les formants canoniques, qui témoignent d’une capacité d’innovation non exceptionnelle et productive dans les procédés de suffixation en français contemporain dont l’uniformité, la régularité et la cohérence impliquent d’intégrer le locuteur comme référentiel et le lexique connu comme variable. Le projet de cette thèse est de faire l’inventaire systématique de ces formations et d’élaborer un modèle de la suffixation en français capable d’en rendre compte. L’hypothèse de travail est que les suffixes disponibles pour un locuteur sont les terminaisons reproductibles de son lexique connu et que les doubles suffixes résultent de l’extension analogique de sous-séries prosodico-sémantiques. Le lexique connu est défini comme une fonction de la fréquence discursive et les procédés morphologiques disponibles comme une fonction des paradigmes morphologiques disponibles. Symétriquement à cette hypothèse abstractive de la formation des suffixes, la formation abstractive des radicaux impliquera l’étude systématique des familles de mots.