Thèse en cours

Ordres idéologiques entre Sciences et Politique dans la forêt des Landes de Gascogne

FR  |  
EN

Accès à la thèse

Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu en 2021. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Paul Conchon
Direction : Caitriona Carter
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (France ; 2012-2019)
Jury : Président / Présidente : Antoine Roger
Examinateurs / Examinatrices : Camille Maze, Caitriona Carter, Jon Marco Church, Guy Chiasson
Rapporteurs / Rapporteuses : Camille Maze, Guy Chiasson

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse analyse la possible émergence d’une approche écosystémique dans le gouvernement de la forêt plantée des Landes de Gascogne. Elle le fait en se concentrant sur les relations entre sciences et politique dans les actions répétées et ordinaires par lesquelles des acteurs mettent en place ce gouvernement, et au travers d’un cadre d’analyse appuyé en grande partie par celui développé par le projet ECOGOV , au sein duquel cette thèse s’inscrit. Ce travail mobilise les outils de la science politique pour saisir un point de rencontres, d’interdépendances et d’oppositions entre capitalisme et environnement. L’originalité de ce travail est double. D’une part, et même si la forêt des landes a été étudiée du point de vue des sciences sociales, que ce soit par la sociologie , les science politique , l’histoire ou l’histoire des sciences , elle ne l’a pas été sous l’angle des associations entre sciences et politiques et la manière dont ces associations déterminent le gouvernement de cette forêt. Notre travail s’appuie sur des approches critiques de la sociologie des sciences, particulièrement la sociologie politique des sciences , sur une conception de l’agency qui fait des acteurs gouvernants des entrepreneurs sociaux menant un travail politique afin de gouverner , et sur des approches théoriques et sociologiques de l’idéologie . Une bonne partie du terrain – notamment celui du cas d’études n°3 sur le nématode du pin, et plus partiellement celui du cas n°2 sur la mise en exploitation des souches forestières – était par ailleurs encore inexplorée, notre travail contribuant ainsi à la connaissance empirique de la forêt des Landes de Gascogne. D’autre part, notre travail nous permet de nous pencher sur l’approche écosystémique du point de vue de la sociologie politique. Nous avons cherché à mettre en évidence des terrains d’émergence de cette approche et les obstacles et facilitateurs à cette émergence. Nous avons choisi l’approche écosystémique comme point de référence car elle s’est cristallisée dans les processus internationaux de protection de la biodiversité en reposant sur un concept (« écosystème ») issu des sciences écologiques, et des pratiques qui la feraient émerger pourraient ainsi être remarquables dans une forêt politique telle que celle des Landes de Gascogne marquée par la monoculture et le productivisme. Pour traiter ces deux perspectives, nous avons formulé 3 cas d’études concentrés sur la forêt des Landes de Gascogne : 1) son gouvernement par la certification forestière, qui peut constituer dans certaines conditions un conduit pour l’approche écosystémique ; 2) la mise en exploitation et la marchandisation des souches forestières en son sein, qui nous renseignent sur les formes et contenus ‘normaux’ des associations entre sciences et politiques dans le gouvernement de cette forêt ; et 3) l’anticipation par les acteurs qui la gouvernent de l’arrivée du Nématode du Pin , un cas qui reposait sur l’observation d’un phénomène en cours lors de l’enquête. Notre premier résultat a été le constat de l’absence presque totale de l’approche écosystémique dans le gouvernement de la forêt des Landes de Gascogne, y compris au sein des formes de la certification forestière qui s’y attellent. Cette absence nous a amenée à nous poser la question de l’existence d’un autre paradigme ou ordre qui aurait émergé des associations pratiques des gouvernants de la forêt des Landes ; nous avons pu distinguer les contours de cet ordre et l’identité de ses participants au cours de l’enquête sur les souches forestières, et l’avons désigné comme « Business as usual » . La possibilité de l’émergence d’une approche écosystémique n’existe dans la forêt des Landes de Gascogne que lorsque les savoirs et valeurs associées ordinairement par les acteurs gouvernant cette forêt sont remis en cause par l’incertitude.