Thèse soutenue

Modèle d’irradiation mandibulaire chez le lapin et évaluation d’un traitement par ultrasons pulsés de faible intensité sur la régénération osseuse

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Auteur / Autrice : Aline Desoutter
Direction : Jean-Christophe BéraAnne-Gaëlle Chaux-Bodard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Acoustique
Date : Soutenance le 05/12/2022
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (Villeurbanne ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Fédératif de Recherche LYON-EST
Jury : Président / Présidente : Béatrice Thivichon-Prince
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Béra, Anne-Gaëlle Chaux-Bodard, Laurent Devoize, Loredana Radoï Pervilhac, Sarah Cousty
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Devoize, Loredana Radoï Pervilhac

Résumé

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La radiothérapie externe est très largement utilisée dans le traitement des cancers des voies aérodigestives supérieures. Le principal effet secondaire est l’ostéoradionécrose, pouvant conduire à une altération majeure de la qualité de vie. Les ultrasons pulsés de faible intensité (LIPUS : Low-Intensity Pulsed Ultrasound) ont été décrits dans la stimulation de la cicatrisation osseuse en traumatologie et en orthopédie. Ils auraient un effet sur la phase précoce vasculaire de la consolidation osseuse. Nous avons donc souhaité étudier, au travers d’une étude animale, leur impact sur la cicatrisation des os maxillaires irradiés.Pour cela, nous avons mis au point un modèle de radiothérapie chez le lapin, afin d’étudier la cicatrisation après création d’un défaut osseux sur une mandibule irradiée. L’irradiation était réalisée selon le protocole suivant : 8.5Gy/semaine, à raison d’une séance hebdomadaire, pendant 5 semaines, pour une dose totale de 42.5Gy. La chirurgie mandibulaire consistait en la réalisation d’un défaut osseux standardisé, immédiatement après l’irradiation. Un groupe contrôle bénéficiait de la même chirurgie, sans irradiation au préalable. Ce modèle a permis d’obtenir une altération de la cicatrisation osseuse, confirmée à l’histologie et au microscanner. Une fois mises en évidence les altérations osseuses radio-induites, nous avons pu renouveler le protocole en ajoutant une étape supplémentaire d’application de LIPUS sur les sites opératoires. Le protocole consistait en l’application postopératoire de LIPUS, pendant 10 séances, d’une durée de 20 minutes, avec les paramètres suivants : 30mW/cm², pulsation 1:4, 20 min, 1MHz. L’application de LIPUS sur le modèle de lapins irradiés n’a pas paru avoir un effet bénéfique sur la cicatrisation osseuse : en histologie, la cicatrisation n’a pas semblé améliorée après application des LIPUS ; au microscanner, certains paramètres semblaient même être impactés de manière négative par les LIPUS. On peut toutefois supposer un effet intéressant sur l’état de santé général des animaux, avec notamment une augmentation de leur poids et de leur consommation d’eau.Nos résultats sont à interpréter avec une grande prudence. En effet, l’échantillon étudié est très faible, et il existe une très grande hétérogénéité entre les différents sujets. Par ailleurs, plusieurs limites pouvant remettre en question la validité de cette étude sont également à prendre en considération. Au final, même si la technologie des LIPUS ne semble pas bénéfique sur la cicatrisation osseuse en terrain irradié au regard des résultats que nous avons obtenus, ce travail a permis de valider un modèle de radiothérapie animal. Ce modèle pourrait être utilisé pour tester d’autres thérapeutiques éventuelles dans le futur.