Thèse en cours

Comment peut-on expliquer l'émergence et la stabilité des « de facto states » dans l'espace post-soviétique ? Une analyse comparative des régions séparatistes et des « de facto states » récents et anciens en Moldavie (Transnistrie, Gagaouzie), en Géorgie (Abkhazie, Ossétie du Sud, Adjarie) en Ukraine (région Donbass : Louhansk, Donetsk) ainsi qu'en Russie (Tchétchénie, Talysh, Ingouchie)

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Auteur / Autrice : Anton Eichberger
Direction : Sabine Saurugger
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Science politique
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, Laboratoire des sciences sociales
Equipe de recherche : Gouvernance

Résumé

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Projet de recherche d'Anton Eichberger (étudiant allemand) Comment peut-on expliquer l'émergence durable des « de facto states » dans l'espace post-soviétique ? Une analyse comparative des régions séparatistes et des « de facto states » récents et anciens en Moldavie (Transnistrie, Gagaouzie), en Géorgie (Abkhazie, Ossétie du Sud, Adjarie) ainsi qu'en Ukraine (Crimée, Donbass : Louhansk, Donetsk) Table de matière 1. Justification du choix de la question de recherche (research question) et pertinence académique 2. Structure proposée du projet de thèse a) Question de recherche b) Sélection de cas c) Contexte historique d) Cadre théorique i) Justification des théories i) Facteurs externes : Soutien des mouvements sécessionnistes de la part d'un pouvoir externe (russe) ii) Théories politiques : Approches structuralistes (1) Des structures gouvernementales faibles – un indicateur de régime change et de stabilité (durable) des « de facto states » (2) Des structures d'opposition bien organisées – un autre indicateur régime change et de stabilité (durable) des « de facto states » iii) Théories sur l'environnement sociale et économique e) Hypothèses f) Données et variables à testées 1. Justification du choix de la question de recherche (research question) et pertinence académique Depuis l'effondrement de l'Union soviétique et la fin de la Guerre Froide, des changements radicaux dans les sphères de la politique, de l'économie et de la sécurité ont été déclenché dans les anciens Etats de l'Union Soviétique. Plusieurs Etats post-Soviétiques, parmi eux l'Ukraine et la Géorgie, ont essayé de s'orienter à « l'Ouest » et à l'Union européenne (UE), tandis que d'autres ont plutôt promu les relations avec la Russie pour des raisons historiques ou de dépendance économique. Un phénomène commun, qui peut être identifié depuis le début des années 1990 dans plusieurs Etats post-Soviétiques, est la problématique des « de facto states ». Le terme du « de facto state » sera défini selon Pegg étant que « secessionist entity that receives popular support and has achieved sufficient capacity to provide governmental service to a given population in a defined territorial area, over which it maintains effective control for an extended period of time (Pegg 1998 : 1). Les « de facto states » ne sont que reconnu par un nombre d'Etats très limité (Pegg 1998 : 1). Les « de facto states » naissent ainsi des mouvements sécessionnistes, qui ont établi des structures quasi-gouvernementales et qui se considèrent étant qu'entités souverains du pays, dont ils font formellement partie. Les pays, desquels les « de facto states » souhaitent de se séparer seront définis comme « parent states ». Selon Pegg, un « parent state » sera donc « […] an internationally recognized state entity from which a secessionist movement and potentially future de facto state is trying to break away (Pegg 1998 : 1) ». Un autre terme également important est celui du « patron state » qui est selon Pegg « an internationnaly recognized state entity providing security guarantees, political and economic support to the de facto states and their governments (Pegg 1998 : 1).» La Moldavie, la Géorgie ainsi que l'Ukraine sont des exemples pour des « parent states » qui étaient confronté avec des mouvements sécessionniste ou l'émergence des « de facto states ». Les « de facto states » ou régions séparatistes qui seront analysés dans le projet suivant seront : 1. La Gagaouzie (Moldavie), 2. La Transnistrie (Moldavie), 3. L'Abkhazie (Géorgie), 4. L'Ossétie du Sud (Géorgie), 5. L'Adjarie (Géorgie), 6. La Crimée (Ukraine), 7. Le Donbass : Louhansk/Donetsk (Ukraine) Dans les cas sélectionnés le « patron state » est la Fédération Russe. Tandis que quelques « de facto states » comme l'Adjarie ou la Gagaouzie pouvaient être – après un temps de quasi-indépendance totale – réintégré de façon plus ou moins complète dans l'ancien « parent state », d'autres régions séparatistes (l'Ossétie du Sud, l'Abkhazie, la Transnistrie, la Crimée et le Donbass) sont presque complètement perdu pour les anciens « parent states ». Face à ces « outcomes » différents, la thèse de doctorat souhaite donc d'expliquer « l'émergence durable » des de facto states. Le terme d'émergence durable contient deux dimensions (Lichbach 1981 : 51): (1) D'abord un changement révolutionnaire de régime et donc une émergence « simple » d'un « de facto state » au sein d'un « parent state ». (2) Deuxièmement, la création d'un « de facto state » qui est stable aussi dans le futur avec une probabilité très faible d'être réintégré au « parent state ». Pour cette raison, l'auteur de ce projet de recherche a évoqué des cas de succès (« de facto states » stable) et des cas d'échec ou le « de facto state » sera réintégré au « parent state » ; il veut comprendre et expliquer cet outcome différent. Cela aboutira à la question de recherche (research question) suivante : Comment peut-on expliquer l'émergence durable « de facto states » dans l'espace post-soviétique ? Une analyse comparative des régions séparatistes et des « de facto states » récents et anciens en Moldavie (Transnistrie, Gagaouzie), en Géorgie (Abkhazie, Ossétie du Sud, Adjarie) ainsi qu'en Ukraine (Crimée, Donbass : Louhansk, Donetsk) La période d'analyse sera : 1991 (effondrement de l'Union Soviétique) – aujourd'hui. L'effondrement de l'Union Soviétique sera le point de commencement de l'analyse étant donné que après cette chute, des nouvelles dynamiques d'indépendance pouvaient se dévélopper. Pertinence académique : Concernant la pertinence académique du sujet, il faut indiquer les points suivants : Le sujet des « de facto states » post-Soviétiques peut être considérés étant que problématique qui est importante dans les relations internationales depuis plus que 26 ans. En 1991, des tensions entre la Moldavie et le mouvement sécessionniste en Gagaouzie pouvaient être identifiées. Un an plus tard, en 1992, il y avait en effet même une guerre en Moldavie, liée à la deuxième région sécessionniste, la Transnistrie. Cette guerre a déclenché l'émergence du « de facto state » Transnistrie qui a été soutenu par la 14ième armée de la Fédération Russe. Après une attaque transnistrienne contre la dernière station policière contrôlée par la Moldavie dans la ville Tighina/Bender, le président moldave Mircea Snegur a lancé une contre-attaque (Tudoroiu 2012 : 141). Cette contre-attaque a provoqué une réponse militaire russe en faveur du mouvement séparatiste transnistrien qui a conduit à la défaite militaire des troupes moldaves (Tudoroiu 2012 : 141). Ayant infligé une défaite aux militaire moldave, la 14ième armée de la Fédération Russe a occupé Tighina/Bender (Roper 2001 : 108, 109). Etant donné que la Moldavie a réalisé la supériorité des forces russes qui ont forgé une alliance militaire avec la Transnistrie, le régime de Snegur a décidé d'arrêter toute les opérations militaires dans la région ce qui a déclenché l'émergence du « de facto state » Transnistrie (Tudoroiu 2012 : 141). Depuis 1992 des troupes russes sont stationnées en Transnistrie (Roper 2001 : 108, 109, Tudoroiu 2012 : 141). De surcroît, le sujet des « de facto states » post-Soviétiques n'est non seulement un facteur politique en 1992. Le sujet évoqué est au contraire également un thème plus récent. En 2004, un an après la révolution en Géorgie et la fin du gouvernement d'Edouard Chevardnadze, le nouvel gouvernement de Mikhaïl Saakashvili a également réussi à réintégrer la région séparatiste, l'Adjarie, de façon plus ou moins complète en Géorgie. L'Adjarie était surtout pendant 1991 et 2004 un « de facto state » presque complètement isolé de la Géorgie qui a établi des fortes structures quasi-gouvernementales sous le règne d'Aslan Abashidze et son parti politique « Democratic Revival Union (DRU) » (International Crisis Group 2004 : 3, Green 2009 : 2). Les mouvements sécessionnistes plus connus en Géorgie sont l'Abkhazie ainsi que l'Ossétie du Sud. Dans le cadre de la guerre entre la Géorgie et la Russie en 2008, la Géorgie a perdu le contrôle sur les deux régions de manière quasi-totale (Bundeszentrale für politische Bildung 2013). Jusqu'à aujourd'hui des troupes russes sont stationnées dans les deux régions, qui disposent étant que « de facto states » des gouvernements quasi-indépendant de la Géorgie et qui sont isolées de leur « parent state », la Géorgie (Bundeszentrale für politische Bildung 2013). Ce qui est également pertinent concernant les régions séparatistes géorgiennes est le fait que surtout le cas de l'Adjarie n'a pas encore reçu l'attention (médiatique et scientifique) qu'il méritait. Ce projet de thèse pourrait également contribuer à une recherche scientifique plus détaillé de l'Adjarie. Dans le cadre de ma thèse de master, j'ai consulté du matériel académique sur l'Adjarie. L'accessibilité à la littérature scientifique concernant l'Adjarie est donc réalisable. Les exemples les plus récents des mouvements séparatistes et de l'émergence des « de facto states » post-Soviétiques se trouvent en Ukraine. Depuis 2014, les conflits en Crimée et au Donbass se sont militarisés et ont abouti à l'annexion de la Crimée à la Fédération Russe et l'émergence des de facto structures quasi-gouvernementales à Louhansk ainsi qu'à Donetsk qui sont situés dans la région Donbass (Bundeszentrale für politische Bildung 2015). Cela montre que le sujet des « de facto states » est un thème qui est récent de 1991 jusqu'à aujourd'hui. En outre, et cela est énormément important, ce sujet est plutôt « under-researched » : Des ouvrages académiques sur le sujet existent, mais ces recherches doivent encore être approfondies. Des chercheurs et experts du ce champ de recherche comme Dembinska et Campana partagent ce point de vue et l'ont exemplifié dans leurs publications scientifiques (Dembinska, Campana 2017). Le projet de thèse suivant pourrait contribuer à approfondir la recherche académique dans le secteur de « de facto states » post-Soviétiques et contribuer à mieux expliquer pourquoi certains « de facto states » peuvent survivre de manière plus ou moins durable, par contre d'autres sont relativement rapidement réintégrés dans le « parent state ». 2. Structure proposée du projet de thèse La thèse sera structurée de la manière suivante. Après une première introduction générale au sujet, la question de recherche sera définie. Dans un deuxième volet le contexte historique qui a été déjà courtement présenté en introduction, sera analysé de manière plus détaillée. Après avoir présenté ces deux sections, le cadre (framework) théorique sera exemplifié en présentant des différentes théories économiques-sociales, politiques et militaires essayant d'expliquer le changement révolutionnaires et la stabilité (durable) des « de facto states » post-soviétiques. Dans la section suivante, huit hypothèses (voyez en bas) seront formulés ainsi qu'appliqués aux sept unités de recherche (sept régions séparatistes). De surcroît, les données ainsi que les variables empiriques à testées seront expliquées. a) Question de recherche La question de recherche sera formulée de manière suivante : Comment peut-on expliquer l'émergence durable « de facto states » dans l'espace post-soviétique ? Une analyse comparative des régions séparatistes et des « de facto states » récents et anciens en Moldavie (Transnistrie, Gagaouzie), en Géorgie (Abkhazie, Ossétie du Sud, Adjarie) ainsi qu'en Ukraine (Crimée, Donbass : Louhansk, Donetsk) b) Justification de la sélection des cas Concernant la sélection des cas, il faut constater que l'univers des cas et le nombre des unités de recherche est limité étant donné qu'il n'existe que peu de facto states. Concernant le nombre exacte des « de facto states », les points de vue divergent selon les chercheurs (Dembinska, Campana 2017 : 2) : Tandis que Caspersen et Stansfield nomment 21 « de facto states » de 1945 à aujourd'hui, Florea constate que 34 unités de recherche peuvent être considérés étant que « de facto states » pour la période de recherche de 1945 à aujourd'hui. Selon Florea, seulement 18 parmi les 34 « de facto states » sont aujourd'hui encore « vivants » (Florea 2014 : 7, Dembinska, Campana 2017 : 2). Cela implique qu'un nombre des « de facto states » depuis 1945, n'existe plus aujourd'hui. Quelques « des facto states » pouvaient par exemple être réintégrés dans le « parent state ». La sélection des cas en sciences politiques peut parfois être considérée en tant que question compliquée, dans le cadre de laquelle, il faut évaluer entre les avantages ainsi que les inconvénients. L'auteur de ce projet de thèse a décidé de sélectionner les « de facto states » post-soviétiques pour les raisons suivantes. Un des arguments en faveur des « de facto states » post soviétiques est leur actualité et pertinence depuis 1991 jusqu'à aujourd'hui : Les « de facto states » post soviétiques étaient politiquement important depuis plus de 26 ans, en 1991 et 1992 après l'émergence de la Gagaouzie, qui a été réintégrée en Moldavie plus tard, et la guerre Russo-Moldavienne en 1992 qui a abouti à l'existence de la Transnistrie, en 2004 après la réintégration de l'Abkhazie en Géorgie, en 2008 après la guerre Russo-Géorgienne et la « de facto » indépendance de l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, ainsi qu'aujourd'hui dans le cadre des conflits Russo-Ukrainienne en Crimée et dans la région de Donbass (Donetsk, Louhansk). Il est également fortement probable que ces conflits seront encore actuels dans les années suivantes (Dembinska, Campana 2017 : 10). Contrairement à quelques cas africains, les « de facto states » post-soviétiques ne sont pas « trop vieux » ce qui compliquent dans quelques cas africains la recherche de données : Le Katanga (« parent state » Congo (DRC)) a émergé en 1960 et est déjà disparue en 1963 après une réintégration violente au « parent state » (Florea 2014 : 7). Le Biafra (« parent state » Nigéria) est émergé en 1967 et n'est que disparue en 1970, également après une réintégration violente au « parent state » (Florea 2014 : 7). Il y a certes des cas africain plus actuels tels que l'Eritrée ou le Soudan du Sud, mais afin de générer une image plus large sur le continent, il fallait normalement une analyser tous les « de facto states » africains pour éviter une analyse incomplète qui ne serait dans chaque scénario pas souhaitable. Cela est par contre difficile à cause des cas très vieux comme le Katanga et le Biafra avec une situation des données compliqués. Les données des « de facto states » post-soviétiques ne sont pas dans chaque cas facile à acquérir, mais après des expériences personnelles dans le cadre de ma thèse de master sur la Géorgie et une consultation avec des experts comme Prof. Dr. Dembinska, cela est réaliste. Les « de facto states » post-soviétiques sont plus jeunes en existant depuis 1991/1992 ou plus tard. Le continent asiatique a dans quelques cas également le problème des unités de recherche vieux avec une situation de données plus compliquée : Cela est par exemple le cas pour le « Karen State » (émergence 1949, « parent state » Birmanie), le Katchin State (émergence 1961, « parent state » Birmanie) ou le Mindanao (émergence 1973, « parent state » Philippines) (Florea 2014 : 7). L'actualité récente, la pertinence géopolitique depuis 1991 jusqu'à aujourd'hui, la probabilité de pertinence de futur ainsi que l'absence des « vieux cas » difficilement à opérationnalisés sont des arguments en faveur de l'analyse de l'espace post-soviétique et ses « de facto states ». c) Contexte historique Dans les mouvements séparatistes et les « de facto states » qui seront présentés dans les sections suivantes des tendances pro-russes (fortes) peuvent être identifiées (Popescu 2005: 24, Devyakov 2012: 54, Tudoroiu 2012: 141, 142). Cela est par exemple le cas dans les régions séparatistes de la Moldavie (Gagaouzie, Transnistrie), de la Géorgie (Ossétie du Sud, Abkhazie) et de l'Ukraine (Crimée, Donbass). Contrairement aux « de facto states », les « parent states » indiqués (Moldavie, Géorgie, Ukraine) ont montré des tendances pro-européennes et des accords de partenariat et de coopération (Partnership and Cooperation Agreement (PCA)) et des accords d'association ont été offert à ces pays de la part de l'Union européenne (Popescu 2005: 24, Devyakov 2012: 54, Tudoroiu 2012: 141, 142). d) Cadre théorique Afin de répondre à la question de recherche, des théories sur la sphère politique – en analysant les structures gouvernementales et d'opposition dans « de facto states » –, sur la sphère militaire – en analysant l'assistance d'un pouvoir extérieur (russe) en faveur des mouvements sécessionnistes –, et sur la sphère de l'environnement sociale et économique – en analysant les situations économiques et sociales dans les « de facto states », seront appliquées aux régions séparatistes (unités de recherche). J'ai choisi plusieurs secteurs d'analyse (facteurs externes : assistance militaire, facteurs économiques et sociales, structures politiques gouvernementales et d'opposition) afin d'éviter une analyse inéquitable (one-sided). Des analyses tenant compte de seulement un facteur explicatif risquent de produire des fausses causalités (spurious relationships). En analysant seulement un facteur explicatif on risque de produire des résultats qui ne satisfont pas les standards minimaux de recherche. Pour cette raison, un research design avec plusieurs secteurs s'analyse (A. Sécurité-militaire, B. Politique, C. Environnement économique et sociale) a été choisi. i) Justification de la sélection des théories Pour ce projet de thèse, des approches structuralistes et socio-économiques seront sélectionnées, qui seront accompagnées avec une analyse théorique des facteurs externes qui analyseront le rôle potentiel des pouvoirs externes (russe). Un des éléments essentiels de cette thèse est l'analyse et l'explication des « résultats » (régime change et stabilité des « de facto state » oui ou non), tandis l'explication des « motives des acteurs étatiques pour certaines actions » ne joue pas un rôle majeur. Cette configuration influencera le choix des théories. Concernant la sélection des théories, l'auteur avait également des entretiens avec des chercheurs. L'auteur de ce projet de thèse ainsi que ces chercheurspensent que les approches structuralistes et socio-économiques sont certes moins connues que les théories classiques des relations internationales comme le « Réalisme/Néo-Réalisme », l' « Institutionnalisme », le « Libéralisme (Libéralisme Classique, Intergouvernementalisme Libérale) » ou le « Constructivisme ». Néanmoins, les personnes évoquées pensent également que les grandes théories classiques des relations internationales utilisent des concepts très larges et globaux, et ainsi il est parfois difficile de générer des hypothèses précises pour la rédaction d'un texte scientifique bien précis au niveau analytique. Tandis que les grandes théories des relations internationales utilisent des concepts très larges et globaux comme « pouvoir » (Réalisme Classique), « recherche/poursuite de sécurité » (Néo-Réalisme) ou le concept des « valeurs partagés » (Constructivisme/Constructivisme sociale) (Stanford Encyclopedia of Philosophy 2010, 2017), les théories structuralistes et socio-économiques sont spécifiquement pour cette question de recherche plus précises en analysant des concepts moins globales et plus concrets comme les structures spécifiques des gouvernements concernés, les structures spécifiques de l'opposition, une coopération potentielle entre opposition et élites (approches structuralistes), les chiffres liés à la situation sociale ou les configurations économiques (approches socio-économiques) (Stanford Encyclopedia of Philosophy 2010, 2017). Cela permet de mieux analyser le « résultat » : « de facto state » / « regime durable » oui ou non; donc dans quelles condition un « regime change » aboutira à une création d'un « de facto state » durable, ayant la capacité de se stabiliser, peuvent être réalisés. i) Facteurs externes : Soutien des mouvements sécessionnistes de la part d'un pouvoir externe (russe) Selon Adam Przeworski - qui critique plusieurs approches essayant d'expliquer le changement de régime et la stabilisation durable - des facteurs contextuels devraient être inclus dans les analyses scientifiques sur ce sujet (Przeworski 1979). Le projet de thèse montrera que le rôle d'assistance militaire d'un pouvoir extérieur en faveur d'un « de facto state » dans des moments de menaces pourrait compter parmi les facteurs important pour expliquer le changement de régime et la stabilisation durable des « de facto states ». Ce pouvoir militaire sera la Fédération Russe qui a soutenu certains « de facto states » post-Soviétique de manière efficace, tandis que le gouvernement russes était plus défensive en ce qui concerne l'assistance à d'autres « de facto states ». En Géorgie, la Fédération Russe a par exemple effectivement assisté aux deux régions séparatistes Ossétie du Sud et Abkhazie dans le cadre de guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008, ce qui a renforcé clairement ces deux « de facto states » qui sont aujourd'hui presque complètement isolé de la Géorgie et qui ont établi des structures quasi-gouvernementales. Par contre, le rôle de la Fédération Russe en Adjarie était différent. La Russie a certes soutenu le régime d'Aslan Abashidze pendant 1991 et le début des années 2000. Par contre, au moment, ou le gouvernement géorgien a réintégré l'Adjarie en Géorgie de manière plus ou moins complète, une assistance Russes n'était presque pas existante. En Moldavie, la Russie a fortement soutenu la Transnistrie dans la guerre de 1992 et a aidé à créer un « de facto state » tandis que la Fédération Russe était assez coopérative face à la deuxième région séparatiste en Moldavie, la Gagaouzie, mais le degré de cette assistance ne peut pas être comparé au cas de la Transnistrie qui a reçu un plus grand soutien. Le rôle militaire de la Fédération Russe au Donbass ainsi qu'en Crimée était très grand. L'objectif de cette section sera d'évaluer le rôle de la Fédération Russe face à l'émergence ainsi que la stabilité des « de facto states » post-Soviétiques. ii) Les théories politiques : les approches structuralistes Les approches de théorie politique qui seront appliquées dans le projet de thèse naissent du structuralisme. Les théoriciens des approches structuralistes soulignent que des régimes politiques changent, s'ils ne sont pas bien structurés (Lichbach 1981 : 51). Les théoriciens distinguent d'une part entre les structures gouvernementales et d'autre part les structures de l'opposition politique. Selon une perspective structuraliste, une combinaison entre des structures gouvernementales faibles et des structures d'opposition politique bien organisées déclenchera des changements révolutionnaires de régime avec une perspective de futur-durabilité du nouveau régime (D'Anieri 2006 : 337, 341, Huntington 1981 : 167, Lichbach 1981 : 50). En effet, les structures d'Etat sont le facteur décisif de succès ou d'échec d'un essaie de changement révolutionnaire durable de régime, par exemple lancé par un mouvementent sécessionniste ayant l'objectif de créer un « de facto state ». Cela implique également qu'un régime politique – par exemple un « parent state » – qui est confronté avec des pertes de réputation, liées par exemple à des crises sociales ou économiques, n'aboutit pas nécessairement à un changement (révolutionnaire) de régime étant donné que ces pertes peuvent être compensées par des structures de gouvernement fortes et des structures d'opposition faibles. Parmi les auteurs cités dans ce travail qui ont publié sur les structures de gouvernement et d'opposition comptent Ted Robert Gurr, Harry Eckstein, Mark Irving Lichbach, Samuel Paul Huntington ainsi que Paul d'Anieri. (1) Des structures gouvernementales faibles – un indicateur de changement (révolutionnaire) de régime avec une perspective de futur-durabilité du nouveau régime Dans les théories structuralistes, le terme de relations de pouvoir politique (power relations) est essentiel. Les auteurs académiques distinguent entre les relations de pouvoir politique cohérentes et des relations de pouvoir politique incohérentes (Gurr 1974, Lichbach 1981 : 54, 55). Selon Gurr, la monopolisation du pouvoir politique peut être considérée étant qu'élément d'un Etat autocratique, tandis que l'existence de plusieurs centres de pouvoir institutionnalisés qui sont ouverts à la participation de citoyens peut être considérée comme élément centrale des systèmes démocratiques (Gurr 1974 : 1487). Des Etats avec des relations de pouvoir politique incohérentes partagent des caractéristiques des systèmes de gouvernement différent et peuvent ainsi disposer par exemple des éléments démocratiques ainsi que des éléments autocratiques (Lichbach 1981 : 56). Ces systèmes pourraient garantir d'un côté la liberté de presse ou permettre au parlement de dissoudre le pouvoir exécutif dans certaines circonstances, mais pourraient d'autre part régulièrement manipuler les élections en faveur d'un groupe politique certain. Des théoriciens comme Ted Robert Gurr pensent que les pays avec des relations de pouvoir incohérentes sont non seulement plus vulnérables pour un changement révolutionnaire de régime mais aussi pour une augmentation de la probabilité de stabilité du nouveau régime (=émergence durable d'un nouveau régime), tandis que les Etats avec des relations de pouvoir cohérentes, comme des Etats complètement autocratique (cohérent) ou des Etats complètement démocratique (cohérent) ne sont pas de victimes de tels processus (Lichbach 1974 : 1496). Cnudde et Neubauer ont argumenté qu'il est difficile pour un Etat de permettre d'une part certaines liberté et de supprimer d'autre part certains droits de liberté dans une période de temps longue (Cnudde et Neubauer 1969 : 511). Les pays avec des relations de pouvoir autocratiques cohérentes seraient clairement plus capables de supprimer efficacement des mouvements sécessionnistes, souhaitant par exemple de fonder un « de facto state » avec des nouvelles structures de gouvernement révolutionnaires (Cnudde et Neubauer 1969 : 511). Les indicateurs empiriques pour déterminer la nature des relations de pouvoir seront (1) le recrutement de l'exécutif, (2) le degré de pouvoir et les restrictions de l'exécutif, (3) les caractéristiques générales de l'exécutif, (4) la possibilité de la participation des citoyens à la politique, (5) la centralisation de pouvoir et (6) le degré de contrôle gouvernementale (Gurr 1974 : 1486, 1487). (2) Des structures d'opposition bien organisées – un autre indicateur de changement (révolutionnaire) de régime avec une perspective de futur-durabilité du nouveau régime Les théoriciens ayant analysé les structures d'oppositions soulignent que la probabilité de changement durable de régime avec une perspective future augmente, si une opposition est bien organisée (D'Anieri 2005 : 335). Ainsi, les forces politiques de l'opposition sont plutôt capables de mobiliser les masses et d'atteindre un « tipping point » (D'Anieri 2005 : 335). Un « tipping point » sera défini étant que moment ou un mouvement séparatiste atteigne une masse critique (D'Anieri 2005 : 335). Le seul fait d'être bien organisé étant que mouvement séparatiste n'est pas encore suffisant. Un autre facteur essentiel peut être l'existence des menaces crédibles (« credible threats ») (D'Anieri 2006 : 337). Par contre, le facteur le plus décisive concernant les structures d'opposition est une coopération potentielle entre les partis d'opposition et les élites de la société qui formeront une vaste alliance sociétale (Huntington 1968 : 302, 303, 304, D'Anieri 2006 : 337). Une telle alliance sera capable d'augmenter efficacement la probabilité de changement de régime avec une perspective de futur-durabilité (Zimmermann 1981 : 167). Les élites du militaire ainsi que les élites intellectuelles et économiques sont indiqués comme des exemples pour les acteurs décisifs dans ce processus (D'Anieri 2006 : 346). iii) Les théories économiques et sociales : les approches fonctionnalistes Dans cette section, il sera testé, si des facteurs économiques et sociales ont contribué aux changements révolutionnaires et à la stabilité durables des « de facto states ». Les approches fonctionnalistes formeront le cadre théorique de cette section. Tandis que les approches structuralistes soulignent que les changements durable de régimes auraient lieu à cause d'une combinaison de mauvaises structures gouvernementales et des structures d'opposition bien organisées, les théoriciens fonctionnalistes maintiennent que les raisons principales pour le changement de régimes sont plutôt des performances des régimes qui sont perçues par les citoyens comme des mauvaises performances (Lichbach 1981 : 58, 59). Des exemples pour des telles performances négatives sont les secteurs de l'économie et du social (Lichbach 1981 : 58, 59, 60). Dans son ouvrage académique, « Political Performance, Political Support and Political Stability : The Globus Framework », Widmaier a construit un framework des indicateurs empiriques de la performance sociale et économique (Widmaier 1982). Les indicateurs de performance politico-sociale seront (1) le degré de paiement publique de transfert, (2) le taux de scolarisation, (3) les conditions générales de santé ainsi que (4) la distribution de revenues et propriété (Widmaier 1982 : 35, 36). En effet, la performance économique sera mesurée par les indicateurs empiriques suivants : (1) le salaire réel par individu, (2) le taux des impôts, (3) le déficit du gouvernement, (4) la croissance économique, (5) le taux de chômage, (6) le taux de pauvreté et (7) le taux d'inflation (Widmaier 1982 : 31, 34). En générale, selon Widmaier, la probabilité de changement de régime augmente dans les pays qui sont économiquement et socialement plus faibles (Widmaier 1982 : 36). e) Hypothèses Afin de garantir une cohérence en termes de méthodologie de recherche correcte (research methodology), pour chaque cas/unité de recherche les mêmes hypothèses seront testées. Il y a sept unités de recherche, étant les « de facto states » ou régions séparatistes suivantes : 1. Gagaouzie (Moldavie), 2. Transnistrie (Moldavie), 3. Abkhazie (Géorgie), 4. Ossétie du Sud (Géorgie), 5. Adjarie (Géorgie), 6. Crimée (Ukraine), 7. Donbass : Louhansk/Donetsk (Ukraine). Il y a huit hypothèses qui seront formulées de manière suivante : A. Hypothèses de la section politique : Structures de gouvernement et d'opposition H1 : Si les relations de puissance politique (power relations) dans un régime politique sont incohérentes, la probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) augmente. H2 : Si les relations de puissance politique (power relations) dans un régime politique sont cohérentes, la probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) diminuera. H3 : La probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) augmente, si des alliances sociétales entre les élites et des groupes d'opposition bien organisés existent. H4 : La probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) diminuera, si une coopération entre les élites et l'opposition n'existe pas. B. Hypothèses de la section sécurité et assistance militaire H5 : La probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) augmente au moment d'assistance militaire d'un pouvoir extérieur (russe) en faveur du mouvement sécessionniste. H6 : En cas de manque d'assistance militaire d'un pouvoir extérieur (russe) en faveur du mouvement sécessionniste, la probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) diminuera. C. Hypothèses de la section environnement économique et sociale H7 : S'il y des bonnes conditions de d'environnement économique et sociale, la probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) diminuera. H8 : S'il y des mauvaises conditions de d'environnement économique et sociale, la probabilité de changement révolutionnaire de régime et de la stabilité du « de facto state » (=émergence durable) augmentera. f) Donnés et variables empiriques à testées Les données et les variables empiriques à testées seront sélectionnées selon les variables d'intérêt des théories utilisées (Théories structuralistes, théories socio-économiques, rôles pouvoirs externes). Les tableaux suivants résumeront les données ainsi que les variables empiriques à testées. Y : Explication de l'émergence durable des « de facto states » post-soviétique J'ai longtemps réfléchi à intégrer des méthodes quantitatives dans le projet de recherche en effectuant des analyses de régression multi-variates que je maîtrise grâce à ses connaissance du programme STATA. Malheureusement, l'utilisation des méthodes quantitative serait dans le cas spécifiques de « de facto states » post-soviétiques scientifiquement risquant à cause d'une taille petit « n » du nombre des cas. Afin d'utiliser des méthodes quantitatives, parmi eux, les analyse de régression, un « n » minimum de 30 cas où encore mieux de 40 cas serait nécessaire. Etant donné que cela n'est pas le cas, ce travail sera plutôt une analyse qualitative qui contient des « case studies » comparatives avec les unités de recherche suivantes : 1. Gagaouzie (Moldavie), 2. Transnistrie (Moldavie), 3. Abkhazie (Géorgie), 4. Ossétie du Sud (Géorgie), 5. Adjarie (Géorgie), 6. Crimée (Ukraine), 7. Donbass : Louhansk/Donetsk (Ukraine). Comme déjà expliqué, les huit hypothèses, générées selon les théories évoquées, seront appliquées à tous les cas. Les données et les variables à testées seront mesurées comme expliquées dans les tableaux en haut (X1, X2, X3, X4). Le Y est l'explication de l'émergence durable des « de facto states » ayant une perspective de futur-stabilité.