Thèse soutenue

Réponses comportementales à la fiscalité : études sur données administratives dans des pays à revenu intermédiaire

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Auteur / Autrice : Santiago Garriga
Direction : Antoine Bozio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Analyse et politique économiques
Date : Soutenance le 31/03/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Hilary Hoynes
Examinateurs / Examinatrices : Hilary Hoynes, Ghazala Azmat, Youssef Benzarti, Julien Grenet
Rapporteurs / Rapporteuses : Ghazala Azmat, Youssef Benzarti

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse de doctorat rassemble trois essais sur les réponses comportementales à la fiscalité et les inégalités, sur données administratives dans des pays à revenu intermédiaire.Dans le premier chapitre nous explorons comment la manière dont les crédits d’impôt sont octroyés affecte le comportement des employeurs, les salaires et l’emploi en soit. Nous exploitons l’évolution du système de paiement en Argentine qui s’est progressivement déployée entre 2003 et 2010. Dans l’ancien système, les employeurs étaient responsables du paiement des allocations familiales à leurs employés comprises dans le salaire mensuel, et le transfert était déduit des cotisations de sécurité sociale de l’employeur. À des fins de transparence, le gouvernement a éliminé le rôle d’intermédiaire des entreprises et a commencé à effectuer le transfert directement sur les comptes bancaires des salariés. En utilisant des données administratives employeur-employé et une approche baseé sur les études de cas (event study), nous montrons que la façon dont les crédits d’impôt sont décaissés compte pour l’incidence économique finale. Nos données indiquent que les employeurs modifient une partie de l’incidence du transfert en versant des salaires inférieurs. Nous documentons des effets salariaux plus importants dans les entreprises plus petites et moins syndiqués et nous ne trouvons aucune preuve de préoccupations en matière d’équité salariale (p.ex., l’effet est principalement motivé par les nouvelles embauches plutôt que par les travailleurs titulaires). Le deuxième chapitre consiste à une estimation de la réponse des entreprises et des travailleurs indépendants à deux impôts sur le revenu —Monotributo et Impôt sur le revenu brut— dans la répartition du chiffre d’affaires sur la base de riches données administratives d’Argentine. Nous exploitons plusieurs discontinuités dépendantes des revenus qui incitent à sous-déclarer le revenu imposable combiné à une conception groupée (bunching) pour estimer les élasticités des ventes. Dans le cas des petites entreprises, on trouve un grand groupement en dessous des seuils qui est plus accentué pour des incitations fiscales plus élevées. Dans le cas des moyennes et grandes entreprises, l’agrégation est plus modérée, mais même les grandes entreprises peuvent sous-déclarer leurs ventes brutes pour éviter d’engager des couts plus élevés; en particulier, ces entreprises semblent trouver le coût administratif indirect de devenir un agent de recouvrement plus cher que le coût fiscal direct de l’impôt sur le revenu brut. Finalement, le troisième chapitre se concentre sur les inégalités. Les chiffres officiels sur les inégalités sont généralement basées sur des données d’enquête auto déclarèes, qui tendent très souvent à sous-estimer les revenus les plus élevés et ne sont pas totalement cohérents avec les comptes nationaux. La pratique actuelle combine différentes sources de données pour corriger ou atténuer ces problèmes, cependant, il n’y a pas de solution idéale car les concepts de revenus et les délais, entre autres, ne sont pas strictement comparables. Dans cet article, nous examinons de manière critique diverses sources d’informations liées à la répartition des revenus au Mexique, notamment les enquêtes auprès des ménages, les dossiers fiscaux individuels, les micro données déclarées par l’employeur pour l’univers des salariés formels et les comptes nationaux. Nous évaluons si le rapprochement de ces sources est possible et quantifions ses effets sur les mesures des inégalités. Sans surprise, les données administratives suggèrent que les parts de revenu les plus élevées au Mexique sont nettement plus élevées que celles résultant des enquêtes auprès des ménages. Cependant, les différences entre les sources de données sont considérables.