Thèse soutenue

Jeu et mémoire : le monument liquide du graffiti, Madrid, 2000-2022

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Auteur / Autrice : Lisa Garcia
Direction : Marie-Linda Ortega
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études hispaniques et latino-américaines
Date : Soutenance le 10/12/2022
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'Espagne contemporaine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Éric Beaumatin
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Linda Ortega, Éric Beaumatin, Béatrice Fraenkel, Stéphane Michonneau, Verónica Sierra Blas
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Fraenkel, Stéphane Michonneau

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse offre une réflexion sur l’histoire culturelle du graffiti du centre historique de la ville de Madrid (Espagne), depuis les années 2000. Le graffiti, en tant que forme graphique, est une signature d’un pseudonyme dans l’espace public, écrit dans l’illégalité. Nous interrogeons les raisons qui poussent les graffeurs de la deuxième génération à continuer de signer les murs, plus de quarante ans après l’arrivée du graffiti dans la capitale. Souvent à contre courant des valeurs socioculturelles dominantes, ces scripteurs d’un genre particulier se heurtent à la condamnation sociale et politique. Comment expliquer que malgré les mesures répressives renforcées à partir des années 2000, le jeu du graffiti n’ait jamais été aussi mordant et urgent ? L’analyse de la pratique actuelle, à partir de nombreux entretiens et d’un corpus photographique conséquent, permet d’entrer dans une étude inédite de la communauté du graffiti madrilène, des règles du jeu qui encadrent la signature et de l’esthétique générale qui caractérise le graffiti depuis deux décennies. À la répression accrue et à l’effacement méthodique des murs, s’ajoute une nouvelle difficulté à partir des années 2000-2010. Le graffiti est concurrencé par des formes de créativités urbaines appréciées du grand public et de la municipalité : l’art urbain et le muralisme institutionnel. Notre hypothèse est que la force de résilience du graffiti réside en son projet mémoriel : chaque signature serait à envisager comme un monument de peinture, un monument liquide. Il est donc tout aussi résistant que fluide, il épouse les contours de la société contemporaine, s’adapte et se maintient ainsi en équilibre.