Serge Moscovici et la nature du mouvement écologiste, une épistémologie psycho-politique

Serge Moscovici and the nature of the environmental movement, a psycho-political epistemology

• Auteur / Autrice : Floran Augagneur
• Direction : Corine Pelluchon
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie pratique
• Date : Soutenance le 21/01/2023
• Etablissement(s) : Université Gustave Eiffel
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2015-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil) - Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil)
• Jury : Président / Présidente : Nikos Kalampalikis
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Corine Pelluchon, Frédéric Keck, Catherine Larrère, Dominique Bourg
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Keck, Catherine Larrère

Mots clés

Mots clés contrôlés

Moscovici, Serge (1925-2014)

Écoféminisme

Écologie politique

Mots clés libres

Psychologie sociale

Écologie politique

Épistémologie

Représentations sociales

Nature

Écoféminisme

Environment

Political ecology

Epistemology

Nature

Social psychology

Ecofeminism

Résumé

Ce travail relève de la monographie. Il tente de reconstruire l’unité de l’œuvre polymorphe de Serge Moscovici (1925-2014) dont les travaux se sont déployés dans différentes disciplines. Cet auteur est aussi un des pionniers du mouvement écologiste en France. L’hypothèse centrale de ce travail est qu’une approche transdisciplinaire peut, d’une part, révéler la véritable dimension de cette œuvre et, d’autre part, porter un regard nouveau sur l’histoire et l’évolution de ce mouvement. C’est au sein des travaux que Moscovici a effectués en histoire et philosophie des sciences durant les années 1960 que se situent les explications sur l’origine d’une révolution cognitive, dont il va théoriser les effets en psychologie sociale, et d’une révolution politique, qui va le mener à hisser les liens entre les groupes humains et leur univers matériel au rang d’interrogation politique centrale. En anthropologie, il formulera une théorie écologiste des rapports de domination, ouvrant notamment la voie à l’écoféminisme de Françoise d’Eaubonne. Enfin, la suite de ses travaux en psychologie sociale alimentera ses réflexions sur la stratégie politique que le mouvement écologiste aurait dû adopter selon lui. En dépit des multiples intuitions dont Moscovici a fait preuve, la portée de son œuvre est aujourd’hui atténuée par la fragmentation disciplinaire et le cloisonnement entre les univers scientifiques et militants. En construisant les passerelles et en faisant dialoguer son œuvre avec celle d’autres auteur.e.s (dont Durkheim, Koyré, Beauvoir et Lévi-Strauss), nous tenterons de restituer sa richesse et d’apporter des éclairages sur la nature épistémique et cognitive du mouvement écologiste

This work is a monograph. It attempts to reconstruct the unity of the polymorphous work of Serge Moscovici (1925-2014) whose thought have been deployed in different disciplines. This author is also one of the pioneers of the environmental movement in France. The central hypothesis of this work is that a transdisciplinary approach can, on the one hand, reveal the true dimension of this work and, on the other hand, shed new light on the history and evolution of this movement. It is within the work that Moscovici carried out in the history and philosophy of science during the 1960s that are located the explanations on the origin of a cognitive revolution, of which he will theorize the effects in social psychology, and of a political revolution, which will lead him to define as a political question the links between human groups and their material universe. In anthropology, he will formulate an ecological theory of relations of domination, notably opening the way to the ecofeminism of Françoise d'Eaubonne. Finally, the continuation of his work in social psychology will feed his reflections on the political strategy that the environmental movement should have adopted according to him. Despite the many intuitions that Moscovici had, the scope of his work is today attenuated by the fragmentation of academic disciplines and the compartmentalization between the scientific and militant universes. By building bridges and bringing his work into dialogue with that of other authors (including Durkheim, Koyré, Beauvoir and Lévi-Strauss), we will attempt to restore its richness and shed light on the epistemic and cognitive nature of the environmental movement