Thèse soutenue

Analyse des facteurs climatiques contrôlant le bilan de masse d’un glacier tropical et étude de sensibilité aux changements climatiques lors du Petit Age Glaciaire par application d’un modèle de bilan d’énergie distribué

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Auteur / Autrice : Philémon Autin
Direction : Jean-Emmanuel SicartAntoine Rabatel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Océan, Atmosphère, Hydrologie
Date : Soutenance le 10/06/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des géosciences de l'environnement (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Olivier Gagliardini
Examinateurs / Examinatrices : Hugues Goosse, Ben Marzeion
Rapporteurs / Rapporteuses : Mathias Vuille, Valentina Radic

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse de doctorat est consacrée à la compréhension des processus qui contrôlent la variabilité temporelle du bilan de masse de surface d'un glacier tropical : le glacier Zongo, en Bolivie. Sur le glacier, l'année peut être divisée en trois saisons : une saison humide (été austral) pendant laquelle la plupart de l'accumulation a lieu, une saison sèche (hiver austral) où la fonte est faible et une saison de transition (septembre-novembre) caractérisée par une fonte croissante. La fin de la saison de transition est la période où l'on observe les débits de fonte annuels les plus élevés.La première partie de cette étude a consisté à évaluer les contrôles atmosphériques du bilan de masse de surface par l'application d'un modèle de bilan énergétique de surface distribué (DEBAM, Hock et Holmgren, 2005). Le modèle a été appliqué sur neuf ans au pas de temps horaire sur un modèle numérique de terrain de la surface du glacier d’une résolution de 20 x 20 m. Le modèle a été validé en comparant le débit mesuré et simulé à la sortie du bassin versant, l'albédo à la station météorologique, le type de surface (neige/glace), le bilan de masse annuel et le bilan de masse par altitude. L'analyse des flux d'énergie mensuels moyens a révélé l'importance des conditions météorologiques pendant la saison de transition sur la variabilité interannuelle du bilan de masse de surface. Deux analyses de sensibilité sur cette période ont été réalisées. La première a porté sur l'impact de la distribution temporelle des événements de précipitations sur le bilan de masse. Pour cette étude, afin de maintenir une cohérence physique entre les variables mesurées, les scénarios ont été obtenus en mélangeant les jours afin d‘obtenir les changements de précipitation souhaités. La deuxième analyse de sensibilité a étudié l'impact d'une couverture nuageuse prolongée sur le bilan de masse en surface. Pour ce faire, la présence de nuages a été imitée en diminuant le rayonnement solaire incident et en augmentant le rayonnement thermique incident. Ces analyses de sensibilité ont montré que, à travers un effet de rétroaction de l'albédo, la distribution temporelle des précipitations et les quantités associées étaient les principaux moteurs de la variabilité interannuelle du bilan de masse en surface. En outre, les périodes prolongées de couverture nuageuse, en particulier pendant le mois de novembre, ont eu une forte capacité à réduire la fonte.La dernière partie de cette thèse analyse les conditions climatiques qui ont permis au glacier d'atteindre son extension maximale du Petit ge Glaciaire (PAG, fin du 17ème siècle). En considérant un modèle d'élévation numérique de l'étendue maximale du glacier pendant le PAG, le modèle de bilan énergétique de surface a été utilisé pour effectuer une analyse de sensibilité du bilan de masse annuel à différents scénarios paléoclimatiques. L'accent a été mis sur les changements saisonniers des précipitations et de la couverture nuageuse qui ont pu se produire pendant le PAG via la génération de quatre scénarios paléoclimatiques. Pour assurer la cohérence physique entre les variables météorologiques, les scénarios ont été construits en mélangeant les mesures effectuées sur le glacier entre 1999 et 2017. Les scénarios ont été considérés comme plausibles si des conditions proches de l'équilibre étaient obtenues (c'est-à-dire un bilan de masse annuel proche de 0 m eq. eau). Les résultats ont montré qu'un refroidissement de 1,1°C et une augmentation de ~20% des précipitations annuelles par rapport aux conditions actuelles étaient nécessaires. En outre, deux changements dans la saisonnalité des précipitations ont permis d'obtenir des conditions proches de l'équilibre : une augmentation des précipitations entre septembre et novembre ou un début précoce de la saison humide.