Thèse soutenue

Dissection transcriptomique de la biologie de Leptosphaeria maculans lors de ses interactions avec son hôte (le colza) et avec un membre du complexe d'espèces, Leptosphaeria biglobosa

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Auteur / Autrice : Elise Gay
Direction : Marie-hélène BalesdentNicolas Lapalu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance le 18/03/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Végétal : du gène à l'écosystème
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie Gestion des Risques en agriculture (Palaiseau ; 2007-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
Jury : Président / Présidente : Jacqui Shykoff
Examinateurs / Examinatrices : Claire Veneault-Fourrey, Daniel Croll, Sébastien Faure, Benjamin Pêtre
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Veneault-Fourrey, Daniel Croll

Résumé

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Leptosphaeria maculans est un champignon pathogène responsable de la nécrose du collet chez le colza. Son cycle de vie est long et complexe car composé d’une succession d’étapes de colonisation asymptomatiques puis nécrotiques des différents tissus de l’hôte, depuis la colonisation hémibiotrophe des feuilles à l’automne à la nécrose du collet au printemps. Après ces phases infectieuses dans des tissus végétaux vivants, L. maculans vit en tant que saprophyte dans les résidus de culture. Jusqu’ici, l’étude des déterminants moléculaires de la pathogénie chez L. maculans s’est concentrée sur l’analyse d’une classe spécifique de gènes, codant pour des « effecteurs », et cela durant une seule partie du cycle : l’infection précoce des feuilles. A l’heure actuelle il n’y a pas de vue d’ensemble des gènes impliqués dans la pathogénie durant tout le cycle infectieux. Aussi, le cycle de vie de L. maculans est intimement lié à celui de Leptosphaeria biglobosa, une espèce proche mais moins pathogène. L. biglobosa coinfecte le colza avec L. maculans durant tout leur cycle de vie, mais son impact sur L. maculans est mal connu. Récemment, 420 échantillons biologiques, collectés durant toutes les étapes du cycle de vie de L. maculans, ont été séquencés par RNA-Seq. Ils incluent des conditions in vitro et in planta, à la fois dans un environnement contrôlé (en coinfection ou non avec L. biglobosa) et en conditions d’infection naturelle. Les objectifs de ma thèse étaient : (i) d’identifier le plus exhaustivement possible, par des approches transcriptomiques, les gènes induits chez L. maculans durant l’entièreté de son cycle infectieux et (ii) de déterminer l’impact de l’interaction biotique avec L. biglobosa. J’ai d’abord montré que 9 % des gènes prédits chez L. maculans sont induits spécifiquement lors de l’infection. Ils sont répartis en huit vagues d’expression redécoupant le cycle tel que décrit dans la littérature et révèlent, pour certains stades, une décomposition transcriptomique encore plus complexe, qui dépend de l’organe colonisé ou du type trophique adopté par le champignon. Je démontre aussi l’importance de la régulation épigénétique puisque toutes les vagues d’expression sont enrichies en gènes localisés dans un environnement génomique de type hétérochromatinien. Lorsque le troisième partenaire, L. biglobosa, entre en jeu en début de cycle, l'expression des gènes chez L. maculans stagne et est accompagnée de l’arrêt de la colonisation. Cet effet inhibiteur est cependant restreint à des conditions de co-inoculations rarement observées lors des infections naturelles. Mon projet de thèse constitue ainsi une première description transcriptomique du cycle de vie de L. maculans dans son intégralité et en interaction avec son environnement biotique.