Thèse soutenue

Nage des algues motiles dans un écoulement oscillant

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Auteur / Autrice : Elnaz Pashmi
Direction : Hassan Peerhossaini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique en Île-de-France (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AstroParticule et Cosmologie (Paris ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Françoise Bataille
Examinateurs / Examinatrices : Hassan Peerhossaini, Françoise Bataille, Christophe Gourdon, Ahmed Ould El Moctar, Annick Méjean
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Gourdon, Ahmed Ould El Moctar

Résumé

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Alors que nombreuses études ont été menées sur l'hydrodynamique de micro-organismes motiles soumis à des écoulements cisaillés en régime stationnaire ; l'écoulement oscillant a reçu très peu d'attention. Dans ce travail, nous étudions la nage et le transport de Chlamydomonas reinhardtii, qui est une algue phototactique modèle, dans un écoulement oscillant cisaillé. L'écoulement sinusoïdal est généré à l'aide d'un système microfluidique qui pilote la pression. Trois microcanaux de sections rectangulaires de hauteurs identiques et de largeurs différentes ont été utilisés. Le débit a été exprimé par Flow rate( t )=A .sin( ωt ) où t, A et ω représentent respectivement le temps, l'amplitude et la fréquence angulaire d'oscillation. Différentes amplitudes (A=0,075, 0,15, 0,22, 0,3 et 0,5 µl/min) et fréquences d'oscillation (f= 0,5, 1, 2 et 3,3 Hz) ont été appliquées. La première partie de l'étude s'est concentrée sur la migration latérale des cellules dans les écoulements stationnaires et sinusoïdaux. Les trajectoires de cellules ont été caractérisées pour ces deux régimes d'écoulement. Il a été montré que la dynamique des algues dans l'écoulement stationnaire varie d'un mouvement semi-Brownien à un mouvement en forme de zigzag selon la vitesse d'écoulement (taux de cisaillement). En augmentant la vitesse d'écoulement, une diminution de l'angle entre les trajectoires et la direction d'écoulement a été observée. Lorsque l'écoulement est devenu sinusoïdal, les cellules ont commencé à nager perpendiculairement à la direction de l'écoulement ; d'une paroi latérale à la paroi opposée en suivant des trajectoires ondulées. Chaque trajectoire avait une forme sinusoïdale en particulier au cœur du microcanal où l'effet de couche limite est faible. Après avoir atteint une paroi, les cellules ont passé un court moment à glisser ou à s'y coller avant de repartir vers la paroi opposée en suivant toujours des trajectoires ondulées. Une corrélation entre les longueurs d'onde des trajectoires et les paramètres d'oscillation (amplitudes et fréquences de l'écoulement) a été déterminée. Ensuite, le comportement phototactique de Chlamydomonas reinhardtii au sein d'une suspension oscillante a été étudié. Deux LEDs ont été placées à côté d'une des parois latérales d'un long microcanal de section rectangulaire (largeur = 500 m, hauteur = 85 m). En ce qui concerne les effets à court terme de l'exposition à la lumière, il a été montré que si la période d'oscillation de l'écoulement est plus courte que le temps de réponse des algues à la lumière (environ 1 seconde), les cellules ne réagissent pas immédiatement à la lumière. Ainsi, le pourcentage de cellules présentant une phototaxie négative (Nup) augmente plus lentement par rapport aux cas où la période d'oscillation est suffisamment longue (basses fréquences). Concernant les effets à long terme de la lumière, les résultats ont montré que le comportement phototactique des algues varie en fonction du temps et que cette variation est différente pour les suspensions de faibles et de hautes concentrations. Pour les suspensions de faibles concentrations, Nup augmente au début de chaque cycle d'exposition à la lumière jusqu'à atteindre un pic; puis il diminue jusqu'à la valeur initiale indiquant que l'effet de la lumière n'est plus perceptible par les cellules. Lorsque ce cycle a été répété après une petite pause (lumière éteinte), une tendance similaire de la variation de Nup mais avec une valeur de crête plus petite a été observée. Cet effet d'amortissement s'est poursuivi en répétant le cycle et finalement les algues ont perdu leur sensibilité à la lumière. Un modèle empirique en bon accord avec les données expérimentales a été proposé pour ce comportement. Il a été expliqué que cet amortissement de la sensibilité à la lumière est dû à une corrélation entre l'adaptation des algues à la lumière et la réadaptation de leur fluorescence chlorophyllienne.