Thèse soutenue

Efficacité des travaux de restauration et résilience des rivières torrentielles alterées
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Guillaume Brousse
Direction : Gilles Arnaud-FassettaFrédéric Liébault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie. Hydromorphologie
Date : Soutenance le 04/09/2020
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuèle Gautier
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Arnaud-Fassetta, Frédéric Liébault, Emmanuèle Gautier, Hervé Piégay, Jean-René Malavoi, Anne-Julia Rollet, Michal Tal
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuèle Gautier, Hervé Piégay

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse apporte un retour d’expérience sur la trajectoire de restauration de trois sites représentatifs des altérations communément rencontrées dans les hydrosystèmes torrentiels à forte énergie (endiguement, barrage et extraction). Les protocoles de suivi permettent de cerner le contexte morphodynamique et de caractériser les ajustements morphologiques. Des outils spécifiques sont déployés afin de répondre à des enjeux de restauration particuliers (régulation du charriage, air d’influence de la réinjection sédimentaire et connectivité sédimentaire). Les données morphologiques sont confrontées aux données hydrobiologiques afin de caractériser la réponse des biocénoses. La comparaison des trajectoires de la Clamoux et de l’Argent-Double (Aude, Minervois) met en évidence que la restauration de l’espace de liberté permet de rétablir une dynamique latérale et de diversifier les habitats tout en permettant de réguler les flux liquides et solides. Depuis la crue cinquantennale d’octobre 2018, la régulation est beaucoup moins efficace car une seule des trois zones d’expansion de crue demeure encore fonctionnelle. Sur le Buëch (Alpes du Sud), la réinjection sédimentaire en aval du barrage de Saint-Sauveur est une solution efficace mais non durable pour résorber les déficits sédimentaires. L’efficacité morphologique est meilleure avec des remblais disposés en unités parallèles proches du chenal principal (quelles que soient la hauteur et la pente du talus) et pendant les transparences hydrauliques mais la fonction écologique de cette opération n’apparaît pas significative. Le retour au déficit sédimentaire à court terme engage de nouvelles réflexions sur la stratégie de gestion alluviale. Sur le Drac (Alpes du Sud), la reconstitution du matelas alluvial à Saint-Bonnet-en-Champsaur a permis de stopper l’incision et d’initier un retour au tressage. Le tronçon restauré s’ajuste sur le tronçon de référence de la plaine de Chabottes. Les ajustements morphologiques ont permis une intensification du tressage, une diversification des habitats et des gains hydrobiologiques considérables. Le pari d’une auto-récupération du tressage était un bon choix mais le recul temporel demeure trop restreint pour conclure à la résilience complète, du fait de l’absence de suivi postérieur à une crue véritablement morphogène. Ces retours d’expérience ont permis d’apporter des compléments au suivi minimum scientifique afin de quantifier la trajectoire de restauration des rivières torrentielles.