Thèse soutenue

Georges Bataille et les lieux de la pensée : De l'Histoire de l'œil à la Somme athéologique
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Auteur / Autrice : Sotaro Ohike
Direction : Dominique Rabaté
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises. Histoire et sémiologie du texte et de l’image
Date : Soutenance le 08/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Éric Marty
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Rabaté, Éric Marty, Nathalie Barberger, Jean-François Louette
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Barberger, Jean-François Louette

Résumé

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Les œuvres de Georges Bataille touchent à presque tout le domaine des sciences humaines, mais ne se rattachent jamais en propre à aucune de celles-ci. Une inquiétude étrange l’empêche de s’établir dans un espace cohérent, l’espace achevé et clos de la voix unique. D’où vient cette inquiétude, par quoi perpétuellement se distancent l’une de l’autre sa pensée et son écriture, sa parole et son objet ? En quoi consiste cette dynamique implosive qui à la fois interrompt l’écriture bataillienne et commande sa prolifération, en deçà même d’une apparente audace interdisciplinaire ou d’une contestation des disciplines ? Telles sont les questions qui nous accompagneront dans la présente étude, et nous permettront de mettre au jour un parcours singulier, depuis le premier roman de Bataille jusqu’à la trilogie de La Somme athéologique, parcours jalonné de différents sites, où chaque fois la pensée de notre auteur se met en rapport avec des lieux insituables, inaccessibles à l’appréhension de la connaissance. Une première partie de notre travail, centrée sur l’Histoire de l’œil, la revue Documents et Le Bleu du ciel, situe la pensée du premier Bataille dans son rapport à un dehors irréductible qui lui donne sa structure. Notre étude met alors au jour la difficulté particulière qu’il y a pour Bataille à trouver le lieu commun susceptible de lui faire partager son écriture avec le temps qui lui donne naissance. Notre deuxième partie traite de certains textes à nos yeux fondamentaux datant de la période de la deuxième guerre mondiale, dans lesquels se font jour des tentatives variées et mouvementées de donner lieu à la communication avec les autres. L’espace-temps exceptionnel de la guerre informe ce développement de la pensée de Bataille, en constituant à la fois un fonds ontologique qu’il partage avec les autres, et le moment critique où sa pensée se penche profondément vers le motif du sacrifice. Mais en marge de ce faste sacrificiel, nous décèlerons un autre chemin vers une éthique bataillienne de la communication fondée sur la pensée de l’immanence, sur le lieu ouvert des êtres égaux.