Thèse soutenue

Innovation et diffusion des énergies renouvelables : quelle efficacité des politiques climatiques ?
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Auteur / Autrice : Guillaume Bourgeois
Direction : Sandrine MathyNadine Massard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences économiques (Grenoble ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie appliquée de Grenoble (2003-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Estelle Binet
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Mohnen, Marc Baudry
Rapporteurs / Rapporteuses : Matthieu Glachant, Mireille Chiroleu-Assouline

Mots clés

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Résumé

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Les énergies renouvelables (ENR) jouent un rôle central pour décarboner les systèmes énergétiques et lutter contre le réchauffement climatique. Du fait de défaillances de marché, des politiques publiques visant à soutenir ces technologies sont nécessaires. Cette thèse vise à évaluer l’efficacité des politiques climatiques de soutien à l’innovation et à la diffusion dans les ENR. Cet objectif général se décline en trois problématiques qui sont abordées dans trois différents chapitres.Deux types de politique de soutien aux ENR sont généralement distinguées: les politiques de soutien à l'innovation (dites techno-push) et les politiques de soutien à la diffusion (dites demand-pull). Un débat existe dans la littérature académique pour définir la répartition optimale entre soutien demand-pull et soutien techno-push. En effet, il existerait un fort déséquilibre entre les dépenses publiques accordées aux deux types de politiques. Ce constat pose la question de la pérennité du processus de changement technologique en cours et de la nécessité, ou non, d’un redéploiement par l’innovation. Cette thèse vise à éclairer ce débat en se basant sur une revue des études empiriques. Cette revue de la littérature montre que l'effet des politiques sur l’innovation et la diffusion varie selon le type de politique et selon le niveau de maturité des ENR. Les politiques indifférenciées quant aux technologies ciblées (certificats verts par exemple), stimulent l’innovation dans les technologies matures et proches de la compétitivité alors que les prix garantis (tarifs d’achat par exemple) sont plus appropriés pour les technologies plus coûteuses.Les résultats de notre revue de la littérature font également ressortir un manque d’études sur l’effet des spillovers de connaissances sur les performances en innovation des pays dans les ENR. Le chapitre deux vise à combler cette lacune en étudiant, au niveau national, la relation entre la performance relative en innovation dans les énergies éoliennes et solaires photovoltaïques (PV) et la performance relative en innovation dans leur(s) principale(s) technologie(s) complémentaire(s). Les résultats montrent que les innovations dans le domaine des transports, de la mécanique et du bâtiment jouent un rôle crucial pour le développement de l'énergie éolienne. Les innovations en matière d'optique, de revêtement et de chimie sont essentielles pour le solaire PV. Ce chapitre aboutit à l’identification de pays qui auraient un fort intérêt à innover davantage dans les ENR du fait de leur spécialisation dans les technologies complémentaires (en particulier la France dans les énergies éoliennes et la Belgique dans les énergies solaires PV).Par ailleurs, la littérature empirique existante semble se heurter à des difficultés à modéliser et à prendre en compte les interactions entre les politiques publiques, la performance en innovation et la performance à l’export, alors que dans un objectif de croissance verte ces enjeux sont cruciaux pour les pays. L’objectif du chapitre trois est de contribuer à combler cette lacune en utilisant des modèles PVAR (Panel Vector Autoregressive). Nos résultats montrent que les dépenses publiques de RD semblent être plus appropriées que les politiques de diffusion pour améliorer les performances à l'exportation pour les deux technologies (éolien et solaire PV). Pour les technologies éoliennes et solaires PV nous concluons également à l’absence de cercle vertueux entre les performances relatives en innovation et à l’export. Nous constatons néanmoins quelques résultats différents entre les deux technologies, qui pourraient être expliqués par les différences de barrières à l'entrée et sur les coûts irrécupérables.