Thèse soutenue

Rôle des claudines dans les jonctions serrées de la branche large ascendante corticale de l’anse de Henle

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Auteur / Autrice : Marie-Lucile Figuères
Direction : Pascal Houillier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie
Date : Soutenance le 22/09/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Guicheux
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Houillier, Jérôme Guicheux, Olivier Bonny, François Jouret, Agnès Linglart, Alain Doucet
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bonny, François Jouret

Résumé

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Les claudines sont des protéines des jonctions serrées qui déterminent la perméabilité ionique paracellulaire. La branche large ascendante corticale de l’anse de Henle (cBLAH) exprime plusieurs claudines (en particulier claudine-10b, -14, -16 et -19). Les mutations inactivatrices des claudines-16 et -19 sont responsables du syndrome FHHNC chez l’Homme, caractérisé par une perte de calcium et de magnésium par un défaut de réabsorption dans la BLAH. En l’absence de modèle in vitro adapté, les fonctions des claudines dans la cBLAH restent méconnues, ainsi que l’action des déterminants de la réabsorption du calcium et du magnésium qui y sont exprimés : récepteur de la PTH (PTH1R) et Casr. L’objectif de ce travail était de contribuer à combler ces lacunes. Nous avons montré que la claudine-16 était requise pour une perméabilité paracellulaire aux cations divalents normale dans la cBLAH murine, grâce à l’étude des souris claudine-16-/-. La claudine-16 n’affecte pas les autres perméabilités ioniques, ce qui est concordant avec le phénotype d’inactivation de la claudine-16 chez l’Homme. En condition basale, la claudine-14 est indétectable. Les flux calciques ne sont pas augmentés chez les souris claudine-14-/-. Nous avons décrit le premier cas de mutation inactivatrice de la claudine-10b chez l’Homme, à l’origine d’un syndrome de Bartter et de déficits de sécrétion salivaire et sudorale et conclu que la claudine-10 augmente la perméabilité paracellulaire au sodium. Nous avons également étudié le rôle de Casr et du récepteur de la PTH (PTH1R) dans le contrôle de la perméabilité ionique de la cBLAH murine. La stimulation de la réabsorption du calcium par l’inhibition du Casr ou l’activation du PTH1R ne nécessite pas la présence de la claudine-16. En revanche, la claudine-16 est nécessaire pour le contrôle de la réabsorption de magnésium par ces deux déterminants. Ces résultats sont en faveur d’un contrôle séparé des absorptions de calcium et magnésium, et remettent en cause le concept du rôle central de claudine-14. Notre projet nous a également permis de décrire un nouveau mécanisme d’atteinte des jonctions serrées, d’origine auto-immune, par anticorps anti-claudine-16 chez un patient. Si l’origine de cette atteinte est inconnue, ce modèle soulève de nouvelles questions sur les conséquences de l’inactivation de la claudine-16 dans la BLAH, le phénotype du patient étant différent du syndrome FHHNC (absence de néphrocalcinose en particulier). Ce travail nécessite d’être complété par une étude plus approfondie des mécanismes contrôlant la fonction des claudines en réponse au calcium et au magnésium extracellulaires et à la PTH.