Thèse soutenue

Le Tournant animal dans l'art contemporain (de 1960 à nos jours), approche écoféministe

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Auteur / Autrice : Mylène Ferrand Lointier
Direction : Bernard Lafargue
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (Histoire, Théorie, Pratique)
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Florence Burgat
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Lafargue, Cédric Sueur, Cécile Croce, Sarah R. Cohen, Chus Martínez
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Burgat, Cédric Sueur

Résumé

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Depuis quelques années, la question animale tient une place de plus en plus importante dans le débat public. En effet, il semble que les rapports anthrozoologiques aient considérablement évolué en Occident. Le “propre de l’Homme”, le concept de nature-culture, l’attitude des humains vis-à-vis des autres vivants, les connexions intra et interspécifiques, sont autant de points d’achoppement qui génèrent des postures philosophiques très diverses, parfois contradictoires. De nouvelles idéologies et visions du monde sont pourtant en devenir dans cette “zone critique”, nourries par la biologie, la neuroscience, l’éthologie ou l’écologie, promettant d’infinies perspectives d’investigation et de renouvellement. Ainsi, est-il désormais nécessaire de mesurer, formuler, théoriser les résonnances et implications jusque dans l’art. L’art contemporain, domaine auquel s’intéresse particulièrement cette recherche, voit le recours au non-humain en plein essor. Au sein de ce vaste champ, d’innombrables œuvres font appel ou référence aux animaux autres qu’humains. Cette étude part de l’idée qu’un glissement s’est opéré dans les représentations de l’animal, autrefois utilisé comme simple objet, métaphore, symbole, ou pour ses qualités esthétiques, à l’animal sujet en soi et pour soi. Cette thèse prend donc appui sur les pièces significatives de ce changement, un corpus d’œuvres hétéroclites et internationales non exhaustif, datant des années 1960 à nos jours. À l’intérieur de notre large sélection d’œuvres, représentant une lame de fond, un groupe d’artistes particulièrement sensibles aux débats sur la question animale et en rapport direct nous semble significatif de cet animal-sujet. En outre, les écrits (éco)féministes et le régime de relations au monde qu’ils proposent (via l’éthique du Care et l’intersectionnalité notamment), sont éminemment éclairants dans cette relecture de l’histoire de l’art récente. Il s’agit, par conséquent, d’explorer un territoire écocritique entre art, affect, éthique animale et posthumanisme. La nouvelle voie, éco- et zoo- poétique/politique, celle d’une ère créative que nous préférerions nommer écocène plutôt qu’anthropocène, est celle que nous poursuivons.