Thèse soutenue

Le réel dans la démocratie : une analyse psychosociale du populisme dans le mouvement des Gilets jaunes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Thomás Zicman de Barros
Direction : Jean-Claude Monod
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique, spécialité Théorie politique
Date : Soutenance le 29/03/2022
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Gros
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Monod, Jason Glynos, Laurent Jeanpierre, Miriam Debieux Rosa
Rapporteurs / Rapporteuses : Jason Glynos, Laurent Jeanpierre

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse cherche à évaluer le caractère radicalement démocratique d’un mouvement po-puliste tel que les Gilets jaunes en France. Cette recherche s’inscrit dans les critical fantasy studies, et implique une articulation entre théorie politique et psychanalyse. La thèse est divisée en trois parties. La première partie discute l’idée de démocratie radicale formulée par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe pour conclure que celle-ci doit être conçue comme étant une éthique – c.-à-d., comme une façon de regarder la réalité tout en se rendant compte de la contingence radicale de nos pratiques sociales. La deuxième partie traite des processus d’identification dans les mouvements de masse. Nous utilisons des interviews psychosociales avec des manifestants Gilets jaunes et la psy-chanalyse de Jacques Lacan pour affirmer que la notion de désir est centrale pour penser les identi-tés collectives. Nonobstant, nous affirmons aussi que les dynamiques fantasmatiques du désir sont incompatibles avec une éthique de la démocratie radicale. Pour continuer l’analyse des Gilets jaunes, la troisième partie évalue de façon critique deux métaphores psychanalytiques fréquemment utilisées pour décrire le populisme : les métaphores du populisme comme symptôme et comme su-blimation. En revenant sur les travaux de Freud et Lacan, nous intégrons les deux métaphores pour différencier entre des identités collectives non-démocratiques et celles radicalement démocratiques. Nous concluons pourtant en affirmant que la frontière qui sépare ces modes d’identification est brouillée, et que s’il y a des potentialités éthiques dans les Gilets jaunes, celles-ci sont hantées par des fantasmes non-démocratiques.