Auteur / Autrice : | Agathe Chassagneux | |
Direction : | Sonia Saïd | |
Type : | Projet de thèse | |
Discipline(s) : | Ecologie et Biodiversité | |
Date : | Inscription en doctorat le | Soutenance le 18/06/2020 |
Etablissement(s) : | Montpellier | |
Ecole(s) doctorale(s) : | GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...) | |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ONCFS-Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage | |
Jury : | Président / Présidente : Simon Benhamou | |
Examinateurs / Examinatrices : Sonia Said, Anne Loison, Hervé Fritz, Pierrick Blanchard, Eric Baubet | ||
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Loison, Hervé Fritz |
Mots clés
Résumé
Au même titre que la prédation naturelle, la chasse affecte à la fois les taux de mortalités et le comportement des proies. Sur cette base, elle est aujourdhui envisagée comme méthode de gestion pour tenter de limiter lessor et limpact de certaines populations de gibier susceptibles de générer des conflits dusage avec les activités humaines. Lefficacité de cette méthode de gestion est souvent évaluée sur la base de ses effets létaux et non au travers des changements comportementaux induits par la chasse. Parmi les changements comportementaux observés en réponse à la chasse, les modifications du comportement spatial sont particulièrement intéressantes dans le cadre de la gestion de la faune sauvage puisquelles intègrent des effets sur la performance individuelle des proies, mais également sur leur distribution spatiale, qui pourrait permettre de diminuer la concentration locale des animaux et/ou la pression dherbivorie dans les zones sensibles (e.g. cultures, zones en régénération forestière). Pourtant, si les modifications spatiales des proies en réponse à la chasse sont de mieux en mieux caractérisées, on connait encore mal leur persistance temporelle, la portée spatiale dune action de chasse ou encore la façon dont les proies se redistribuent dans lespace suite à une action de chasse. Les travaux menés pendant cette thèse apportent des éléments de discussion sur ces points, dans le cadre dune gestion par la chasse combinant chasse pour tuer et chasse pour faire peur. Pour répondre à ces questions, nous avons choisi de nous intéresser à deux grands ongulés sauvages de plaine : le cerf et le sanglier. Ces deux espèces sont depuis longtemps des espèces emblématiques de la chasse, parmi les plus chassées aujourdhui à léchelle européenne. Elles constituent un exemple marquant de progression numérique et spatiale dans des écosystèmes impactés par lHomme. Cet essor est à lorigine de dégâts, dont les coûts multiples placent la gestion de ces espèces au cur des préoccupations des politiques publiques. Nos travaux ont permis de mettre en évidence quen réponse à un risque immédiat, les individus traqués ayant survécu séloignent tous de la zone de chasse. Cette réponse peut perdurer dans le temps. Nous avons montré que la chasse pouvait avoir des conséquences sur le comportement spatial de lindividu chassé durant plusieurs jours après la rencontre avec le(s) chasseur(s). Ces stratégies exprimées en réponse à un risque de chasse immédiat semblent essentiellement liées au couvert végétal auquel lanimal est confronté durant laction de chasse. Enfin, nous avons montré que les changements dutilisation dhabitat à léchelle de la saison de chasse était soumis aux variations spatio-temporelles du risque de chasse. Ces premiers résultats nous ont permis de discuter de la pertinence dutiliser la chasse dans un contexte de gestion des populations de gibier.