Thèse soutenue

Relations interdites, enfants oubliés ? : les relations entre femmes allemandes et prisonniers de guerre français pendant la Seconde Guerre mondiale

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Auteur / Autrice : Gwendoline Cicottini
Direction : Isabelle RenaudetJohannes Großmann
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 26/11/2020
Etablissement(s) : Aix-Marseille en cotutelle avec Eberhard-Karls-Universität (Tübingen, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Jury : Président / Présidente : Nicole Colin
Examinateurs / Examinatrices : Johannes Großmann, Fabian Lemmes
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabrice Virgili, Anne Kwaschik

Résumé

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L’expression « relations interdites » désigne les contacts établis entre civiles allemandes et prisonniers de guerre français présents sur le territoire du Reich pendant la Seconde Guerre mondiale. Interdits par le décret du Verbotener Umgang mit Kriegsgefangenen adopté avant même l’arrivée des captifs, ces contacts sont proscrits à la fois pour des raisons de sécurité militaire et au nom de l’idéologie raciale national-socialiste. Grâce à un corpus conséquent de dossiers judiciaires se rapportant à ce délit, la thèse analyse les dizaines de milliers de relations de ce type qui ont eu lieu. Elle montre l’écart entre la norme et les pratiques, reflétant la difficulté de contrôler la population civile en période de conflit et l’agentivité des acteurs. A l’aide de ces différentes trajectoires, et grâce aux apports de la microhistoire, cette étude contribue à aborder la guerre autrement, par le biais d’une histoire de l’intime et du sentiment amoureux. Elle défend l’hypothèse que les relations interdites ont contribué à l’écriture d’une autre histoire des rapports franco-allemands au cœur du Second Conflit mondial, qui, pour être saisie, oblige à se situer dans une démarche d’anthropologie historique et à interroger le rapport des individus à la sexualité et aux structures de la parenté.