La liberté des protégés : souverains, ministres et serviteurs des monarchies marocaine et tunisienne sous protectorat français (1881-1956)
Auteur / Autrice : | Antoine Perrier |
Direction : | Paul-André Rosental, M'hamed Oualdi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 03/06/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Mayeur-Jaouen |
Examinateurs / Examinatrices : Paul-André Rosental, M'hamed Oualdi, Olivier Bouquet, Nicolas Michel, Mary Dewhurst Lewis | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Bouquet, Nicolas Michel |
Mots clés
Résumé
Les monarchies beylicale et chérifienne sont maintenues par la France lorsqu’elle installe son protectorat en Tunisie (1881) et au Maroc (1912). Ce travail reconstitue l’histoire de leurs institutions politiques et de leurs fonctionnaires confrontés à l’installation d’administrations coloniales. Il entend expliquer comment les monarchies ont réagi à la présence coloniale en s’appuyant sur l’association de deux corpus. Le premier, classique, regroupe les sources coloniales et la documentation juridique pour saisir le protectorat comme objet de droit administratif. Le second, plus inédit, est composé d’archives en langue arabe produites par les souverains, ministres et serviteurs des deux pays. La combinaison des sources permet de comprendre comment deux monarchies polycentriques se sont recomposées face à la domination coloniale. Ce travail montre ainsi que les acteurs marocains et tunisiens ont été les principaux auteurs d’une réforme de la monarchie refusée par les autorités coloniales. Son hypothèse principale est que le caractère mosaïque des monarchies a permis la survie de services publics autonomes sans lesquels les deux pays étaient ingouvernables. Forts de ce rapport de force, les monarques et serviteurs marocains et tunisiens ont pu s’opposer à l’autorité coloniale avec une intensité progressive jusqu’aux indépendances. Ce travail contribue à repenser les limites de « l’État » en contexte nord-africain en mettant en lumière des administrations jusqu’alors ignorées des sources coloniales. Il nourrit également l’histoire comparée d’une monarchie sortie triomphante de la colonisation au Maroc et d’une autre disparue en Tunisie dès la première année de l’indépendance.