Thèse soutenue

Regards sur l'enfant dans la peinture de Joaquin Sorolla et la poésie de Juan Ramon Jiménez

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Auteur / Autrice : Virginie Giuliana
Direction : Philippe MerloAntonio Sánchez Jiménez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères
Date : Soutenance le 16/06/2018
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec Université de Neuchâtel (Neuchâtel, Suisse)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Passages XX-XXI (Lyon ; 2007-....)
etablissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Passages XX-XXI / XXI
Jury : Président / Présidente : Bernard Bessière
Examinateurs / Examinatrices : Sonia Kerfa, Encarnación Medina Arjona
Rapporteurs / Rapporteuses : Enric Bou

Résumé

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La présente thèse propose une approche nouvelle concernant les relations texte/image en peinture et en poésie, à travers les œuvres de Joaquín Sorolla et de Juan Ramón Jiménez, respectivement peintre et poète espagnols du début du XXe siècle, qui mettent en scène les enfants. Le thème de l’enfance et le motif de l’enfant occupent une place centrale dans l’œuvre de deux artistes qui n’étaient pas seulement contemporains, mais entretenaient également d’étroites relations amicales.Quant aux enfants, au début du XXe siècle, ils deviennent de plus en plus fréquemment des modèles de peinture. Apparaît alors un regain d’intérêt pour l’enfance, jusqu’alors instrumentalisée au service des adultes : en effet, il était même fréquent de voir apparaître les enfants représentés comme des adultes en miniature1. Et cette nouvelle focalisation sur l’enfance va de pair avec les traités d’éducation (Émile ou de l’éducation de Rousseau), mais aussi avec le courant naturaliste, qui prétend représenter la vie « dans tous ses modes et à tous ses degrés ». À ce moment-là, voit le jour un « sentiment de l’enfance », expression empruntée à Philippe Ariès dont l’ouvrage L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime fait encore autorité de nos jours dans ce domaine. Les artistes se saisissent ainsi de ce sujet enfantin, et tentent d’en percer les mystères, en étudiant notamment les nouvelles postures. De la famille « ouverte » de l’Ancien Régime, se forme une nouvelle conception familiale nucléaire, autour de l’enfant. Les enfants, à cette époque, sont considérés comme étant le reflet de leurs parents, c’est pourquoi il était important de trouver une manière adéquate de les représenter, en faisant transparaître une image flatteuse de la famille à travers leurs progénitures.Bien que l’enfant en ce début de XXe siècle soit un thème en vogue, ce constat commercial du thème de l’enfance ne correspond pas à la vision qu’en ont les deux protagonistes de cette étude. En effet, les auteurs choisis, Sorolla et Juan Ramón Jiménez, ne s’inscrivent pas complètement dans la dynamique globale présentée auparavant, mais s’en détachent pour les dimensions personnelles ou affectives qui figurent dans leurs œuvres. Il s’agit de montrer à travers cette étude de quelle manière les idées sur le sujet de l’enfant seraient à l'origine d’un rapprochement entre Sorolla et Jiménez, ainsi que le regard qu’ils portent sur l’enfant. Dans quelle mesure peut-on considérer l’enfant comme métaphore de l'artiste ? De quelle manière le choix de l’enfant comme motif permet de porter, dans chaque art, une véritable réflexion sur la place de l’enfant dans la société, sur la place de l’enfant dans les arts, mais aussi une réflexion sur l’enfant qui soit similaire pour Sorolla et pour Jiménez et contribue à une mise en lumière mutuelle de leurs œuvres.Nous avons construit notre réflexion en trois temps : après un état des lieux historiques, qui permet de connaître la conception de l’enfant à l’époque de nos artistes, il s’agit, tout d’abord, d’établir ce rapprochement entre Joaquín Sorolla et Juan Ramón Jiménez, par le contexte biographique, historique, social et culturel dans lesquels les deux artistes ont évolué, et montrer ces points de convergences, l’évolution de chacun mais aussi leur place dans la vie culturelle et sociale, qu’ils partagent, par l’analyse des réunions des artistes, qui les orienteront, tous deux, vers le choix de l’enfant. Le premier chapitre de cette étude est donc dédié exclusivement à justifier l’association de ces deux artistes singuliers et à prouver leurs contacts, à travers le motif de l’enfant, ainsi que de recueillir toutes les informations qui les guident vers le choix de ce sujet enfantin....