Le voyage des Danois et le tourisme des Chinois. Mobilité : entre l'imaginaire et le réel
Auteur / Autrice : | Kristina t'Felt |
Direction : | Antigone Mouchtouris |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 13/11/2018 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Jovelin |
Examinateurs / Examinatrices : Antigone Mouchtouris, Jean-Michel Morin, Gilles Ferréol, Maryse Gaimard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Michel Morin, Gilles Ferréol |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Comment expliquer la croissance continue de la mobilité touristique malgré la crise économique mondiale ? L’une des réponses, qui constitue la problématique fondamentale de cette recherche en sociologie, est la permanence de la fonction noétique du voyage. Se déplacer c’est rencontrer l’Autre et l’Ailleurs, qui peuvent être source d’inspiration, de plaisir, de refus ou d’indifférence. Quel sens l’acteur social donne-t-il à son voyage ? Il peut être imaginé, vécu ou raconté, et ainsi produire des images variées. Lors d’un voyage, l’individu est confronté aux trois temporalités : les images du voyage se mêlent à ses représentations imaginaires antérieures, son présent est fait d’un vécu sensoriel associé à l’espace-temps qui en forme le cadre et, en même temps, il est déjà dans la perspective du retour en collectant les images ou objets souvenirs qui seront les supports de son récit futur et de sa mémoire. Deux enquêtes de terrain effectuées auprès de voyageurs/touristes danois dans l’Aude d’une part et chinois à Paris d’autre part, ont permis de distinguer le déplacement touristique du seul voyage et de montrer que tout touriste devient voyageur lorsqu’il fait une expérience noétique, c’est-à-dire qu’il entre en dialogue avec l’Autre et son environnement dans une temporalité susceptible de le changer lui-même et partant, sa perception de la réalité. Cette dialectique, repérée en son temps par les philosophes antiques, demeure donc en puissance dans toute mobilité volontaire, malgré le tourisme de masse, industriel et standard, et persiste à jouer un rôle initiatique dans la construction de l’être.