Thèse soutenue

Souffrance au travail et usure professionnelle des éducateurs(rices) spécialisé(e)s : l’apport d’une approche générationnelle et biographique en formation des adultes

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Auteur / Autrice : Pierre Dugué
Direction : Christophe Niewiadomski
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation et de la formation
Date : Soutenance le 14/12/2021
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre interuniversitaire de recherche en éducation (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Patricia Champy-Remoussenard
Examinateurs / Examinatrices : Christine Delory-Momberger, Vincent de Gaulejac
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Ponnou, Thierry Piot

Résumé

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Dans cette thèse, nous avons cherché à comprendre les problématiques du mal-être, de la souffrance au travail et de la perte de sens professionnelle chez les éducateurs spécialisés. Cette problématique professionnelle, très présente à l’heure actuelles dans cette « communauté » professionnelle, nous est apparue dans le cadre de l’animation de groupes d’analyse de la pratique auprès d’équipes du secteur médicosocial. Ces espaces de formation nous confrontent très régulièrement à l’accueil de professionnels témoignant d’un sentiment d’usure professionnelle naissant, persistant ou prononcé. Lieu d’expression des malaises professionnels, les GAP sont fréquemment utilisés par les travailleurs sociaux comme un espace servant au dépôt de la plainte. Cette thèse met à jour le fait que ces malaises professionnels sont également liés à des changements de rapport au travail qu’entretiennent différentes générations d’éducateurs spécialisés. Cependant, au-delà de l’identification de la problématique du mal-être au travail résultant d’une préoccupation collective, bâtie sur des typologies générationnelles de travailleurs sociaux, nous avons admis que ce n’est pas seulement sur le plan collectif que tout ceci se joue, mais que c’est aussi du côté du sujet, de son histoire personnelle que ces difficultés perçues sont agissantes. Ce qui semble apparaitre aujourd’hui, c’est que bon nombre d’éléments conjoncturels et structurels, mais aussi biographiques, participent de la production d’un mal-être au travail chez les professionnels du travail social et tendraient à s’étendre à l’ensemble de ce champ professionnel. En effet, les groupes professionnels que nous rencontrons dans le cadre de GAP font ressurgir des questions qui semblent, de prime abord être collectives, mais qui au final ont toujours un profond retentissement personnel en tant qu’elles produisent des résonances avec le sujet et sa biographie. L’usure professionnelle et les épreuves de professionnalités résultent, à notre sens, de la conjugaison des effets de structure qui ont actuellement cours dans les métiers et les professions du secteur médico-social et des résonances biographiques qu’ils produisent chez certains professionnels.