Thèse soutenue

Comportement transitoire et rôle des barrières dans la lacune sismique Nord Chili - Sud Pérou

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Auteur / Autrice : Jorge Jara
Direction : Anne Socquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Terre Solide
Date : Soutenance le 01/03/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jean-Mathieu Nocquet
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Metois, Antonio Avallone, Stéphane Mazzotti
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Mathieu Nocquet, Raúl Madariaga

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Ce travail vise à mieux comprendre les interactions entre couplage, glissement lent et rupture sismique en contexte de subduction. L’objet d’étude est la subduction Nord Chili–Sud Pérou, qui a été reconnue comme une lacune sismique et qui a fait l’objet d’un important effort international d’instrumentation géophysique. Cette zone a été affectée par tremblements de terre qui ont été bien enregistrés, ce qui en fait une cible bien adaptée pour étudier les mécanismes de préparation des grands séismes de subduction, et le lien entre couplage, glissements lents et rupture sismique.Les 65 stations GPS installées dans la zone ont été traitées en doubles différences avec le logiciel GAMIT-GLOBK sur la période 2000-2014. Les séries temporelles de position obtenues ont été analysées et les déplacements associés aux différentes phases du cycle sismique et aux mouvements saisonniers ont été modélisés.L’analyse des tendances dans les séries temporelles GPS ont permis de mettre en évidence un changement de vitesse intersismique avant et après le séisme en slab-pull de Tarapacà de juin 2005, dans la région qui a été rompue par le séisme d’interface d’Iquique en 2014. Ce changement de vitesse est associé à un changement de taux de sismicité superficielle et profonde. Le déclustering du catalogue sismique indique que ce changement de taux, affecte aussi la sismicité de fond, caractéristique du taux de chargement. Nous avons pu mettre en évidence que des interactions existent entre sismicité profonde et superficielle, et pourraient jouer un rôle important dans la préparation des grands séismes d’interface. A plus courte échelle de temps, les séries temporelles montre un autre changement de vitesse 8 mois avant le séisme d’Iquique. La modélisation indique que ce changement correspond à un glissement lent de Mw 6.5, essentiellement asismique, correspondant à la phase de nucléation long-terme de ce tremblement de terre.Nous avons également analysé les variations court terme dans les signaux non-modélisés des séries temporelles GPS, qui ont permis d’identifier, grâce à une méthode de Template Matching 48 petits événements de glissement lent pendant la période de chargement intersismique. Ces événements sont basés pour leur grande majorité en dessous de la zone sismogénique dans des zones de couplage très faible, ou de couplage intermédiaire, indiquant que le glissement se fait par relâchements successifs. Souvent ces événements transitoires sont corrélés à des pics d’activité sismique, notamment profonde.La cinématique de la source du séisme d’Iquique et de sa plus grosse réplique a été étudiée en combinant données GPS à haute fréquence et données accélérométriques. Les déplacements statiques ont été inversés pour caractériser la répartition du moment géométrique. Cette source statique a ensuite été utilisée comme prior pour une séquence d’inversions cinématiques en fréquence. Les résultats montre que ces deux séismes présentent une distribution de glissement bimodale, segmentée selon la profondeur. L’extension latérale du choc principal correspond à celle d’un bassin submergé d’avant arc associé à une anomalie de gravité, et pourrait être contrôlée par les structures tectoniques de la croûte supérieure. La réplique principale est située dans une zone de changement de contrainte de Coulomb induit par le choc principal, ce qui suggère qu’elle a été déclenchée par celui ci.Grâce à une combinaison de données géodésiques et sismologiques, ce travail offre donc une vue détaillée des processus en jeu au cours du séisme d’Iquique et des décades qui l’ont précédé. Les perspectives de recherches soulevées par ce travail sont nombreuses, notamment sur les possibilités d’observations raffinées des phénomènes associés au cycle sismique et à la préparation des grands tremblements de terre de subduction.