Les orichas dans l'art cubain. Une généalogie de l’image des dieux noirs à travers les œuvres de Wifredo Lam, René Portocarrero, Manuel Mendive et Santiago Rodríguez Olazábal
Auteur / Autrice : | David Castaner |
Direction : | Nancy Berthier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes espagnoles |
Date : | Soutenance le 01/12/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches interdisciplinaires sur les mondes ibériques et contemporains (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sandra Monet-Descombey Hernández |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Bouffartigue, Estrella de Diego Otero, Emma Gobin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les orichas sont des divinités d’origine africaine dont le culte est connu à Cuba sous le nom de Santería ou Regla de Ocha. A travers l’interprétation des œuvres de quatre artistes cubains, cette étude entend retracer la généalogie de l’image artistique de ces entités. Participant au mouvement des avant-gardes parisiennes, Wifredo Lam (1902-1982) est le premier artiste cubain à opérer une réappropriation artistique des orichas, conférant une forme de légitimité à une culture marginalisée dans la société postcoloniale. René Portocarrero (1912-1985) explore le syncrétisme qui a uni les orichas et les images catholiques des Saints et des Vierges et fabrique leur première image humaine. Ce n’est qu’avec Manuel Mendive (né en 1944) que les orichas sont imaginés comme des dieux noirs et deviennent des figures positives de la négritude dans l’art. Afin de remettre en question la supposée ancestralité des orichas, Santiago Rodríguez Olazábal (né en 1955) propose à partir des années 1990 des représentations de ces dieux en prise avec le monde contemporain. Cette généalogie des représentations des orichas permet d’interroger la place des cultures des afro-descendants dans les sociétés postcoloniales, les logiques de conservation du patrimoine afro-cubain et de mise en spectacle de celui-ci, ainsi que les formes d’articulation entre la création artistique d’une ancienne périphérie et le marché international de l’art. Elle propose également une réflexion sur les rapports entre la politique, l’art et la religion dans une période déterminante de l’histoire contemporaine de Cuba.