Thèse soutenue

Espaces, mythes et récits de la conquête du Nouveau Monde dans la trilogie de l’Amazone de William Ospina : Ursúa (2005), El País de la Canela (2008) et La serpiente sin ojos (2012)
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Auteur / Autrice : Cédric Jugé
Direction : Jean-Marie Lassus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études hispaniques
Date : Soutenance le 21/12/2019
Etablissement(s) : Nantes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Centre de recherche sur les Identités, les Nations et l'Interculturalité (Nantes)
Jury : Président / Présidente : Néstor Ponce
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Roy, Pilar Martínez-Vasseur, Catherine Heymann, Marie-José Hanaï

Mots clés

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Résumé

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En 2005, quand William Ospina publie Ursúa, son intérêt pour la conquête de l'Amérique n'est pas nouveau. Mais avec El País de la Canela et La serpiente sin ojos, qui viennent compléter la trilogie de l'Amazone en 2008 et 2012, les récits de l'écrivain colombien prennent une autre dimension. En effet, derrière cette approche historique, William Ospina interprète l'événement. L'histoire est un prétexte pour repenser les fondements de la nation colombienne, redessiner son imaginaire et réorienter son identité et sa conscience collective. La trilogie de l'Amazone devient donc l'espace de son engagement poétique et politique. Le mythe de l'El Dorado en est la clé de compréhension essentielle et, en lui conférant une pérennité transcendante, il devient même le symbole d'un projet historique et culturel national métamorphosé. Cette image est l’aboutissement d’un processus qui s'échelonne sur les trois romans. Dans cette optique, William Ospina recompose d'abord, sous l'égide de Juan de Castellanos, une tradition littéraire capable de réformer la mémoire colombienne. Puis, il revient aux sources de l'histoire et la réécrit, afin de fonder historiquement un mythe métis de l'Amérique. Enfin, dans un rapport très étroit à la terre et à l’Amazone, « naturalisant » la langue espagnole, William Ospina s'essaie à rénover poétiquement l'univers symbolique colombien. Il fusionne les traumatismes du passé avec les défis du présent et légitime ainsi l'affirmation d'un idéal national métis, auquel il assigne ses rêves humanistes et écologiques. Son but est en fait la création d'une sensibilité spécifique à la Colombie, susceptible de transformer l’esprit occidental.