Thèse soutenue

Devenir les frères de la Terre - Reconnaître un monde fini. : Le cas d'une institution jésuite saisie par la finitude écologique. Contribution à une sociologie politique environnementale

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Auteur / Autrice : Marie Drique
Direction : Pierre MathiotBruno Villalba
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 18/06/2019
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches administratives politiques et sociales (Lille)
Jury : Président / Présidente : Dominique Bourg
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Deldrève, Denis Pelletier

Résumé

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Depuis sa fondation par les jésuites en 1903, le Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) participe à la production des idées sur les questions sociales à partir d’un regard chrétien. Dans les années 2000, la crise écologique s’immisce progressivement parmi les enjeux traités par l’institution, aboutissant unedécennie plus tard à la transformation de ses missions, et à un positionnement sur la finitude écologique. À partir d’un tel cas d’étude, cette thèse analyse un processus d’écologisation en cours : elle interroge les ressorts de cette reconnaissance graduelle des interdépendances entre les sociétés et les écosystèmes,impliquant la prise en compte de frontières écologiques à l’action humaine. Opérée par les membres de l’institution à partir d’une exigence de justice sociale constitutive d’une identité collective, cette écologisation est étudiée au prisme de la théorie politique environnementale, tout en puisant dans lasociologie des religions, des institutions, et des mobilisations de justice environnementale. Nous identifions par ce biais des mécanismes qui relèvent autant de dimensions stratégiques que sensibles, aussi bien de logiques institutionnelles que de l’action d’individus en particulier. Ce faisant, nous dévoilons le travail de recomposition d’une identité partagée, assurant sa pertinence aux yeux des acteurs dans un contexte écologique inédit. Cette recherche contribue ainsi à la réflexion plus théorique sur l’ajustement de nos imaginaires à l’époque de l’anthropocène, et sur les outils d’analyse à construire pour le saisir, nous invitant à assouplir les dualismes à partir desquels ils ont été forgés.