Thèse soutenue

Étudiants singuliers, hommes pluriels : orientations et socialisations masculines dans des formations "féminines" de l’enseignement supérieur

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Auteur / Autrice : Alice Olivier
Direction : Agnès Van Zanten
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 30/11/2018
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Clotilde Lemarchant
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Van Zanten, Sébastien Chauvin, Muriel Darmon, Sophie Orange, Marie Bergström
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Chauvin, Muriel Darmon

Résumé

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Portant sur les étudiants hommes de formations dites « féminines » de l’enseignement supérieur, cette thèse s’intéresse à la production de l’atypisme et aux socialisations sexuées. Elle repose sur une double étude de cas des filières sage-femme et assistance de service social dans lesquelles une enquête alliant entretiens, observations et analyses statistiques a été menée. Alors que la littérature sur les trajectoires atypiques des femmes insiste sur le rôle des dispositions, cette étude de dominants en situation de minorité numérique montre le poids des contextes. Nombre d’hommes « atypiques » ne sont pas les plus disposés à opter pour une formation « féminine » : ce sont avant tout des logiques institutionnelles, relationnelles et économiques qui encouragent ce choix, même si les schèmes d’action individuels – de classe et de genre notamment – sont aussi déterminants. Une analyse articulant ces variables révèle quatre logiques à l’origine des choix atypiques : la souplesse, l’ouverture, le pragmatisme et la stratégie. Une fois en formation, les hommes font l’objet de processus de singularisation mais sont aussi enjoints au respect d’une forte norme d’égalité des sexes. Selon les situations, on attend d’eux d’alterner entre différentes pratiques genrées, c’est-à-dire de jongler avec le « féminin » et le « masculin ». La maîtrise de cette souplesse de genre procure de nombreux bénéfices mais dont tous les hommes ne savent pas ou ne peuvent pas tirer profit. La thèse montre ainsi les fonctionnements de l’ordre du genre : elle éclaire la hiérarchie entre les sexes, mais aussi celle qui ordonne les hommes entre eux dans un contexte de valorisation de la mixité et de l’égalité.