Thèse en cours

La traduction de l'interlangue dans les textes caribéens : enjeux linguistiques, culturels et éditoriaux

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Auteur / Autrice : Sabine Cuirassier
Direction : Corinne Mencé-Caster
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Études hispano-américaines
Date : Inscription en doctorat le 06/12/2010
Etablissement(s) : Antilles
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Dynamique des environnements dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre ; 2022-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines (Schoelcher, Martinique)

Résumé

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La traduction constitue un enjeu essentiel pour la légitimité culturelle et littéraire d'un pays et de sa langue. La littérature antillaise ou caribéenne, toutes langues confondues, s'exporte de plus en plus en France mais aussi dans le monde. Des auteurs antillais comme Gisèle Pineau ou Patrick Chamoiseau ont été traduits en grec, en hollandais ou en coréen en passant par l'espagnol et l'anglais. Ces œuvres qui décrivent des mœurs, des croyances, des identités, des parlers, en somme, une réalité authentique, sont emmenés dans des univers géographiquement et culturellement très éloignés de la Caraïbe. en effet, par le biais de la traduction, les productions originales de ces auteurs sont éditées, diffusées puis lues dans des langues autres. Sachant que l'identité de ces textes tout comme leur technique d'écriture sont importantes, peut-on pour autant prétendre que la littérature issue de ce territoire progresse parce qu'elle est lue ailleurs ? De plus, qui peut garantir que l'univers diffusé dans ces traductions est toujours aussi représentatif de l'espace caribéen ? D'un point de vue linguistique et culturel l'acte de traduire ne devrait pas se limiter à un simple fait de transfert de contenu. La littérature caribéenne reste unique en son genre puisqu'elle ne s'écrit ni ne se lit comme les autres littératures. En effet, la situation de diglossie que vivent ces auteurs les pousse à créer une sorte de troisième langue plus en accord avec leur identité. De fait, traduire cette interlangue devient un vrai défi à tous les niveaux. Cependant, ce n'est pas le cas. En effet, dans un mémoire de master, nous avons étudié la traduction de l'interlangue en comparant une œuvre antillaise et sa version en langue espagnole. ce fut l'occasion de soulever un certain nombre de question et de démontrer que traduire ce n'est pas transporter un écrit dans une autre langue sans évoquer ses différents contextes d'écriture comme le langage ou l'identité. Notre projet de thèse s'articulera autour des trois intitulés suivants : la traductologie, la traduction et l'édition. il s'agira de s'interroger sur les enjeux linguistiques, culturels et éditoriaux de la traduction de l'interlangue présente dans un corpus de textes issus de la caraïbe. en général, ceux qui lisent les romans traduits ne sont pas des connaisseurs de la langue et de la culture du texte de départ. or, a un rôle à jouer au niveau de la réception. il peut, par exemple, conduire un lecteur à penser ou à repenser sa propre culture et sa langue sans porter de jugements. De plus, l'interlangue est une situation particulière, il faudrait l'envisager comme telle en mobilisant des spécialistes afin d'élaborer des stratégies de traduction. Enfin, la traduction est devenue un marché. toutefois, les pays qui traduisent beaucoup ne sont pas pour autant des spécialistes de l'interculturalité mais plutôt de l'uniformisation des langues et des cultures. de fait, ceux qui nous « vendent » à travers le monde le font mal et nous sanctionnent. Il est temps de créer une véritable synergie car il est question de notre identité, de notre imaginaire, de notre culture qui sont les garants de notre société. C'est en parti ce que nous allons tenter de voir tout au long de cette thèse.