Thèse soutenue

Batterie au lithium-soufre avec un électrolyte polymère

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Auteur / Autrice : Ernest Ahiavi
Direction : Renaud BouchetDidier Devaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Matériaux, mécanique, génie civil, électrochimie
Date : Soutenance le 18/12/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'électrochimie et de physicochimie des matériaux et des interfaces (Grenoble ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Saïd Sadki
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominic Bresser, Lorenzo Stievano

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les batteries lithium-soufre (Li-S) utilisent une électrode positive au soufre et une négative au Li métal, facilement disponibles, non toxiques et de grande capacité, pour fournir théoriquement une densité d'énergie jusqu'à dix fois supérieures (2500 Wh/kg) à celles des batteries Li-ion. Toutefois, cette technologie prometteuse se heurte à des obstacles, le plus important étant que les produits intermédiaires (polysulfures de lithium, Li2Sx, 2 ≤ x ≤ 8) produits à la positive se dissolvent et migrent à travers l'électrolyte jusqu'à la négative dans un processus appelé "navette redox". A la négative, ces Li2Sx réagissent avec le Li pour former une couche isolante qui bloque une partie de la surface électrochimiquement active et augmente la résistance interne de la cellule, ce qui affecte considérablement son efficacité coulombique et sa capacité. Cette navette peut être atténuée en utilisant un électrolyte solide polymère (SPE) en capitalisant sur les propriétés mécaniques du copolymère tribloc nanostructuré polystyrène-poly(oxyde d'éthylène)-polystyrène (PS-PEO-PS) ainsi que sur d'autres fonctionnalités comme pour les électrolytes à conduction unipolaires à base de PEO. Comme les Li2Sx sont de nature ionique et que leur comportement dépend de la nature de l'électrolyte, il est de la plus haute importance d'étudier les interactions entre les Li2Sx et ces SPEs.Une autre question clé des batteries Li-S est le problème de sécurité potentiel lié à l'utilisation du Li. En raison de l'électronégativité élevée du métal Li (-3,04 V par rapport à l'électrode standard à hydrogène), il est connu pour réduire presque tous les électrolytes avec lesquels il entre en contact. Il est donc important d'étudier les réactions électrochimiques qui ont lieu à l'interface Li/SPE pour mieux comprendre les causes de l'affaiblissement de la capacité et de la faible efficacité coulombique des batteries Li-S. En abordant les questions liées à l'interface Li/SPE, il pourrait être possible de développer des batteries Li-S à haute performance avec des électrolytes solides polymères qui peuvent surmonter certains des défis associés aux batteries Li-S à base de liquide. Bien qu'il y ait eu de nombreux rapports sur les interfaces Li métal/polymère dans les batteries lithium-ion, il n'y a actuellement aucune étude systématique dans le contexte des batteries Li-S. Étant donné la complexité et les multiples facettes des réactions qui se produisent dans les batteries Li-S, il est important de se concentrer sur les composants individuels du système de batterie. L'utilisation de cellules symétriques Li/polymère/Li par spectroscopie d'impédance électrochimique (EIS) et par des techniques galvanostatiques peut être un outil essentiel pour comprendre les réactions électrochimiques à l'interface Li/SPE et les propriétés de transport de l'électrolyte. En étudiant l'interface Li/polymère/Li dans les batteries Li-S, il peut être possible de mieux comprendre les causes de l'affaiblissement de la capacité et de la faible efficacité coulombique, ainsi que d'identifier des moyens d'atténuer ces problèmes.Cette thèse s'est principalement concentrée sur la compréhension du transport du polysulfure de lithium (Li2S4 et Li2S8) dans les SPE à base de PEO et sur l'interface formée entre les SPE dopés au Li2S4 et le métal Li. En outre, l'étude de la mésostructure des SPEs à l'aide de la diffusion des rayons X aux petits angles (SAXS) et de la diffraction des rayons X (XRD) donne un aperçu de la solubilité des polysulfures dans les SPE en fonction de leur concentration. Ces données sont également corrélées avec l'analyse des propriétés thermodynamique et de densité, ainsi qu'avec les mesures de spectroscopie infrarouge (FTIR). Enfin, pour mieux comprendre la morphologie de l'interface, la tomographie à rayons X en laboratoire et aux Neutrons ont été utilisées pour caractériser le mouillage de la SPE sur la négative en métal Li et l'irrégularité des électrodépôts de Li.