Thèse soutenue

Caractérisation thermique de matériaux minces diélectriques par méthode opto-électrothermique

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Auteur / Autrice : Sébastien Peillon
Direction : Petru NotingherChristophe Rodiet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Électronique
Date : Soutenance le 13/12/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'électronique et des systèmes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Philippe Combette
Examinateurs / Examinatrices : Petru Notingher, Christophe Rodiet, Philippe Combette, Jean-Luc Battaglia, Stéphane Holé, Nicolas Camara, Laetitia Perez
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Battaglia, Stéphane Holé

Résumé

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Les couches minces sont aujourd’hui largement utilisées au sein de systèmes techniques en raison de leurs propriétés particulièrement intéressantes en comparaison des matériaux « massifs » classiques. Le comportement thermique de ces systèmes est souvent cité comme un verrou technologique (pour le transfert de puissance, la microélectronique, …). Il est ainsi essentiel de maitriser l’échauffement de ces derniers et de parfaitement connaitre les propriétés thermiques des matériaux les constituant.Malheureusement, la caractérisation thermique de couches minces mène à de nombreuses difficultés car leurs propriétés thermiques sont fortement corrélées à leur microstructure et dépendent de la température. De plus, il peut y avoir présence potentielle de résistances d’interface thermiques non négligeables, ainsi que des effets expérimentaux non idéaux (semi-transparence, faible rapport signal sur bruit, …). Par ailleurs, le temps de réponse thermique extrêmement faible des films minces rend nécessaire la mise en place de méthodes spécifiques à leur caractérisation. Deux grandes classes de méthodes existent globalement à cette fin : les méthodes photothermiques et les méthodes électrothermiques. Contrairement au contexte de la caractérisation de matériaux opaques « massifs », celui de la caractérisation de couches minces n'implique plus nécessairement que les méthodes optiques soient moins intrusives que les méthodes électriques (par contact), notamment en raison du possible caractère semi-transparent des couches minces impliquant généralement de devoir les recouvrir d'un film opaque afin d'absorber et d'émettre l'énergie en surface. Dans ce cadre, une méthode de caractérisation opto-électrothermique est développée durant cette thèse pour l’obtention de la conductivité (et/ou de la diffusivité et/ou de l’effusivité) thermique(s) de couches minces orthotropes. Applicable sur une large gamme de temps de conduction thermique couvrant ceux de matériaux massifs et minces, cette méthode est basée sur le chauffage par excitation optique d’un ruban métallique déposé en face avant (face excitée) du film à caractériser, et sur la mesure de la variation de la résistance électrique de ce ruban (servant de transducteur électrothermique).Une première partie expose la conception et les caractéristiques d’un nouveau banc expérimental de la méthode opto-électrothermique, dimensionné de façon à être applicable à des matériaux dont les temps de conduction thermique vont de quelques secondes à quelques dizaines de nanosecondes. Pour cela, des modèles électrothermiques officiant comme jumeaux numériques du banc sont développés ; ils permettent de tenir compte de la dégradation des performances électroniques de la chaîne de mesure en haute fréquence en fonction de la dynamique fréquentielle de la diffusion thermique au sein d’échantillons multicouches. La mise en œuvre d’une méthode inverse et l’analyse de ses performances sont ensuite détaillées dans le contexte de la caractérisation de milieux minces et massifs. Des méthodes sont proposées afin de résoudre les difficultés théoriques (corrélations de paramètres, biais de modèles, …) et expérimentales (faibles temps de réponse, bruit, résistance d’interface, …) pouvant intervenir. En particulier, les modèles électrothermiques développés sont utilisés comme modèles de simulation et/ou d’estimation. Ils rendent compte des possibilités de négliger ou non la dégradation des performances de la chaîne de mesure pour l’estimation des propriétés thermophysiques et d’en tenir compte le cas échéant. La méthode inverse est également mise en œuvre sur des premières mesures expérimentales réalisées avec le banc développé. Finalement, la méthode est appliquée en configurations de mesure en face avant ou en face arrière aux matériaux minces bons conducteurs de chaleur semi-transparents. A cet effet, des modèles quadripolaires décrivant le transfert conducto-radiatif au sein de l’échantillon sont développés et utilisés.