Thèse en cours

Exploration du sommeil paradoxal par neuroimagerie ultrasonore fonctionnelle

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 08/06/2022. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Marta Matei
Direction : Mickael TanterSophie Pezet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Frontières du vivant
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 08/06/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Frontières de l'innovation en recherche et éducation
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physique pour la Médecine
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Canini
Examinateurs / Examinatrices : Mickaël Tanter, Sophie Pezet, Antoine Bergel, Karim Benchenane, Pierre Pouget, Christelle Peyron
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Pouget, Christelle Peyron

Mots clés

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Résumé

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Le sommeil est un état complexe dont les troubles sont associés au développement de maladies cardiovasculaires, neurodégénératives ou chroniques comme le diabète de type 2. Le sommeil paradoxal (SP), ainsi qualifié car il réunit des aspects d’éveil (activité cérébrale similaire à celle d’éveil) et des aspects du sommeil (paralysie musculaire totale), a été associé à plusieurs fonctions essentielles comme le développement du cerveau, l’encodage de la mémoire, la gestion des émotions ou encore l’adaptation sociale. De plus, l’éveil, le sommeil et le SP disposent de circuits neuronaux distincts qui s’activent et s’inhibent mutuellement pour passer d’un état à l’autre lors des cycles de sommeil. Les méthodes d’imagerie classiques utilisées pour l’étude de l’activité cérébrale obligent la plupart du temps à faire un choix entre une vision très précise mais sur une petite échelle, ou une vision plus globale mais avec une perte de résolution spatiale ou temporelle qui limite la qualité de l’information obtenue. L’imagerie ultrasonore fonctionnelle (fUS) permet d’obtenir des mesures précises dans le temps et dans l’espace de l’afflux sanguin dans les régions cérébrales, qui permet de renseigner indirectement sur l’activité neuronale par couplage neurovasculaire. Une étude récente chez le rat, combinant des mesures de l’activité électrique du cerveau par enregistrements électrophysiologiques et de l’activité vasculaire par la fUS, a montré, dans un petit nombre de régions cérébrales, la présence d’un afflux sanguin massif spécifique au SP caractérisé par des vagues d’activation vasculaire fortement corrélées à l’activité neuronale. Cette hyperémie massive soulève de nombreuses questions, notamment parce qu’un tel phénomène physiologique doit nécessairement être énergivore alors qu’a depuis longtemps été adoptée l’idée que le sommeil sert aussi de période de conservation, voire de restauration d’énergie. Il nous est apparu crucial de pousser l’observation de ce phénomène à l’ensemble du cerveau, afin de le caractériser dans chacune des régions. On peut alors chercher des patrons d’activation remarquables dans les régions jouant un rôle dans le SP telles que l’hippocampe (encodage de la mémoire), le cortex sensorimoteur (développement cérébral) ou encore les amygdales (gestion des émotions). C’est pourquoi, après avoir remis en place le setup expérimental combinant enregistrements électrophysiologiques et fUS, le premier objectif de ces travaux a été de mesurer l’activité vasculaire dans la quasi-totalité du cerveau du rat lors du SP. Nous avons ainsi pu caractériser et mesurer l’amplitude de l’hyperémie dans plus de 250 régions cérébrales, confirmant sa présence dans l’ensemble du cerveau du rat. De plus, nous avons montré une dichotomie dans les patrons d’activité vasculaire entre les régions corticales et sous-corticales, et nous nous sommes également intéressés à l’afflux sanguin dans les gros vaisseaux. Enfin, l’analyse détaillée de l’activité cérébrale dans les régions a mis en avant une dissociation entre l’activité des amygdales et l’ensemble du cerveau, dépendante de la durée des épisodes de SP. Dans un second temps, l’analyse des résultats de ce premier projet nous a amené à étudier les interactions possibles entre la fUS et le fonctionnement du cerveau pendant le SP. C’est ainsi que le deuxième projet de ces travaux s’est articulé autour de l’impact de l’absorption des ondes ultrasonores à travers différents paramètres de la fUS sur l’architecture du SP. Nous avons pu noter que la tension d’émission des ondes ultrasonores et la position de la sonde pouvaient significativement allonger le temps passé en SP, en augmentant la fréquence des épisodes sans impacter leur durée moyenne. Ces travaux de thèse ont permis une caractérisation bien plus fine des phénomènes vasculaires dans la quasi-totalité du cerveau du rat pendant le SP, en montrant également un impact de l’absorption des ultrasons sur cet état particulier du cerveau.