Thèse soutenue

L’approche systémique à l’échelle de l’exploitation agricole au service de la qualité des eaux souterraines. L’expérience d’une démarche de co-conception avec et par les agriculteurs.

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Auteur / Autrice : Annabelle Richard
Direction : Christophe David
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 21/06/2018
Etablissement(s) : Paris, Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Agroécologie et environnement (AGE) - AgroParisTech (France ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Marianne Le Bail
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Le Bail, Mireille Navarrete, Pierre-Yves Le Gal, Olivier Barreteau, Marion Casagrande
Rapporteurs / Rapporteuses : Mireille Navarrete, Pierre-Yves Le Gal

Résumé

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En premier lieu, nous avons étudié l’application des mesures proposées dans le cadre de la directive nitrates. Par leur standardisation, ces mesures sont écrites sans prendre en compte la diversité de fonctionnement des exploitations agricoles. Appuyé sur des entretiens avec 22 agriculteurs situés sur ces deux territoires, l’application par les agriculteurs de ces mesures et leur adéquation avec le fonctionnement de leur exploitation agricole ont été étudiées. Cette analyse montre qu’un grand nombre de mesures réglementaires sont peu cohérentes, ce qui conduit à des résultats insuffisants tant en termes de qualité des eaux souterraines que d’engagement dans la durée, notamment quand l’obligation est levée. Depuis 2000, la Directive Cadre pour l'Eau fixe des objectifs ambitieux imposant un retour vers le bon état physicochimique et écologique des eaux de consommation. Toutefois, la pollution des eaux souterraines par les nitrates et les pesticides d'origine agricole persiste en France malgré la création de dispositifs réglementaires depuis bientôt 30 ans. L’enjeu actuel est donc double ; concevoir des scénarios qui permettent de protéger et reconquérir la qualité́ des eaux souterraines et favoriser leur mise en oeuvre à long terme par les agriculteurs. L’objectif de cette thèse est d’explicitement prendre en compte le fonctionnement global de l’exploitation agricole afin de concevoir et favoriser sa transition vers des combinaisons de systèmes de culture qui répondent à l’enjeu de protection de la qualité́ des eaux souterraines. Nous avons travaillé́ sur deux territoires du bassin Rhône Méditerranée Corse, présentant des eaux souterraines polluées par les nitrates et pesticides, la Plaine des Chères (69) et Val de Durance (04). Ces deux territoires présentent des exploitations agricoles aux systèmes variés, qui montrent une dynamique contrastée face au changement.La deuxième partie a donc porté sur le développement d’une démarche participative afin de proposer de nouvelles pratiques en adéquation avec le fonctionnement des exploitations agricoles et engager une transition dans la durée garantissant la protection de la ressource en eau. L’objectif de cette démarche, caractérisée par une participation exclusive des agriculteurs, est de co-concevoir des scénarios “sur mesure” à l’échelle de l’exploitation agricole. Ces scénarios répondent aux projets des agriculteurs tout en permettant une limitation des pollutions d’origine agricole. Cette méthode a été expérimentée avec deux groupes d’agriculteurs provenant des deux territoires d’étude. Les résultats montrent que l’expertise collective des agriculteurs a produit des propositions de changements qui encouragent une mise en oeuvre de la part des agriculteurs tout en permettant de diminuer la pression polluante sur les eaux souterraines. En effet, certains agriculteurs de ces deux groupes ont mis en oeuvre les propositions dans les mois qui ont suivis la démarche.