Thèse soutenue

L’Enseignement Supérieur au Mozambique : une analyse de l’orientation scolaire des femmes et des hommes dans les filières universitaires de Licence

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Auteur / Autrice : Duarte Patricio Rafael
Direction : Régis MaletStéphanie Rubi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire cultures, éducation, sociétés (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Benjamin Moignard
Examinateurs / Examinatrices : Régis Malet, Stéphanie Rubi, Benjamin Moignard, Isabelle Collet, Nelson Casimiro Zavale, Marlaine Cacouault-Bitaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Collet, Nelson Casimiro Zavale

Résumé

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Les transformations économiques et politiques que le Mozambique a connu depuis la fin des années 1980, notamment la transition du socialisme à la démocratie multipartiste, formellement achevée par la Constitution de 1990 et la fin de la guerre civile en 1992, ont marqué une nouvelle ère dans l’histoire des politiques éducatives, en particulier celle de l'enseignement supérieur au Mozambique (ESM). Les investissements croissants de l'État sur ce secteur et la libéralisation du marché qui a permis l'intervention d'acteurs privés, ont augmenté rapidement l'offre de l'enseignement supérieur à travers l'ouverture de nouvelles institutions et de nouveaux cursus. Cependant, malgré l'expansion du système et l'augmentation de l'offre, les inégalités de sexe restent persistantes. Si d'un côté, les filles continuent d'être moins présentes par rapport aux garçons dans le système, d'un autre côté, leurs choix d'orientation se tournent davantage vers les filières des Sciences Humaines et Sociales (SHS), considérées comme moins rentables par rapport aux filières des Sciences et Technologies (ST) dominées par les garçons, et où les filles sont quasi absentes. On se questionne sur qu’est-ce qui est à l’origine de ces inégalités sexuées dans les choix de filières entre filles et garçons dans l’ESM ? On cherche, de façon plus spécifique, à analyser le rôle joué par l’origine socioculturelle des étudiant.e.s dans la production de ces inégalités, ainsi que le rôle de l’institution scolaire dans le cheminement différencié des étudiant.e.s. En plus, on se questionne sur le rôle des représentations que les filles et les garçons se font des métiers d’après les stéréotypes de sexe liés à la division sexuée du travail, associées aux perceptions subjectives des chances de réussite fondées sur une base sexuée. À partir d'une combinaison de méthodes qui inclut un travail de terrain dans deux établissements d'enseignement secondaire et deux d'enseignement supérieur, privées et publiques, consistant en la mise en œuvre d'un questionnaire aux étudiant.e.s ainsi que la réalisation d'entretiens semi-directifs auprès de responsables pédagogiques et d’observations de terrain, nous cherchons à étudier les mécanismes qui sont à l'origine de ces disparités dans les choix différenciés et inégaux entre filles et garçons, en analysant, de façon particulière, le rôle de l'origine sociale, de l'institution scolaire et le rôle des représentations que les filles et les garçons se font des métiers. Les résultats suggèrent que les pratiques des institutions, notamment au travers des programmes d’aide et de soutien à l’orientation mis à disposition des étudiant.e.s, jouent un rôle important dans le processus de prise de décision d’orientation. En plus, ce rôle s’avère surtout important, lorsque le contexte social d’origine de l’étudiant.e est plus modeste car il y a un manque d’informations clés sur les filières, qui est souvent aussi lié à un rapport éloigné de la famille vis-à-vis de l’école. Dans ce cas, les filles semblent être beaucoup plus contraintes que les garçons dans ces mêmes situations, limitant leurs choix à des options moins ambitieuses. La condition socioéconomique se révèle alors décisive dans les choix, dans la mesure où elle conditionne le renoncement à des formations considérées difficiles ou celles qui nécessitent une durée d’étude plus longue.