Thèse soutenue

Mise en évidence de marqueurs moléculaires de sources primaires et secondaires de particules atmosphériques : intérêt de l'approche analytique non ciblée par spectrométrie de masse haute résolution

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Auteur / Autrice : Camille Noblet
Direction : Jean-Luc BesombesFrançois LestremauAlexandre Albinet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 24/06/2021
Etablissement(s) : Chambéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences et ingénierie des systèmes, de l'environnement et des organisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Environnements, dynamiques et territoires de la montagne (Le Bourget du Lac, Savoie)
Jury : Président / Présidente : Hélène Budzinski
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Luc Besombes, Gaud Dervilly-Pinel, Jean-François Doussin, Chiara Giorio
Rapporteurs / Rapporteuses : Gaud Dervilly-Pinel, Jean-François Doussin

Mots clés

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Résumé

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L'impact délétère des particules (PM, aérosols) sur la qualité de l'air est largement reconnu et la mise en place de mesures de réduction de leurs concentrations dans l'air ambiant requiert de connaitre leurs origines. L'étude des sources des PM peut être réalisée à partir du suivi de composés marqueurs ou de signatures chimiques utilisés dans des modèles statistiques sources-récepteurs. Cependant, certaines sources demeurent non résolues actuellement par manque de marqueurs moléculaires spécifiques. La spectrométrie de masse haute résolution (HRMS) apporte un moyen d'obtenir une caractérisation plus complète des matrices environnementales. Par ce biais, les approches d'analyses non-ciblées (non-target screening, NTS) combinées à des analyses statistiques multivariées, permettent de réaliser une comparaison d'empreintes chimiques d'échantillons afin de mettre en évidence des substances d'intérêt. Ainsi, l'objectif de ce travail de thèse était d'évaluer le potentiel de l'approche de comparaisons d'empreintes chimiques afin de mettre en évidence des marqueurs moléculaires spécifiques de sources de PM non résolues actuellement. Deux sources de PM ont été étudiées compte tenu de l'importance de leurs contributions sur les concentrations observées dans l'air ambiant : la combustion de biomasse et les émissions véhiculaires avec pour objectif d'une part, la distinction du chauffage résidentiel au bois et du brûlage à l'air libre de déchets vert (feux de jardin) et d'autre part, la discrimination des sources de PM primaires et secondaires provenant des émissions de véhicules routiers légers diesel et essence. Différents essais en conditions réelles contrôlées ont été réalisés afin de collecter des échantillons de PM des deux sources ciblées. Les essais de combustion de biomasse, chauffage résidentiel au bois (cheminée, poêle bûches) et brûlage à l'air libre de déchets verts de jardin (tailles de haies, feuilles mortes), ont été réalisés dans une large chambre de combustion permettant de simuler les conditions réelles de dilution de l'air ambiant. Les échantillons véhiculaires ont été obtenus à partir d'essais sur banc à rouleaux avec deux véhicules modernes (norme EURO 5) essence et diesel. Leurs émissions ont également été vieillies au moyen d'un réacteur d'oxydation permettant de simuler les processus photochimiques (réactivé avec le radical OH) ayant lieu dans l'atmosphère. Le travail était basé sur une caractérisation chimique au moyen de méthodes d'analyses ciblées et non ciblées utilisant la HRMS couplée à la chromatographie en phase liquide et gazeuse (LC et GC). Outre l'évaluation des facteurs d'émission d'espèces particulaires d'intérêt émises par le brûlage de déchets verts, les résultats obtenus à partir des analyses ciblées ont permis de mettre en avant des indicateurs des deux sources de combustion de biomasse (indice de parité des alcanes, rapport lévoglucosan/mannosan, abondance du sinapylaldéhyde, érythritol et sorbitol) mais finalement pas assez spécifiques pour permettre leur discrimination claire dans l'air ambiant. A partir d'analyses statistiques multivariées (e.g. analyse discriminante par les moindres carrés partiels (PLS-DA) et analyse de regroupement) des données NTS obtenues par LC- et GC-HRMS, une trentaine d'entités ou composés chimiques spécifiques du brûlage à l'air libre de déchets verts de jardin et quatre du chauffage résidentiel au bois, ont été mis en évidence et dont certains ont pu être identifiés. De façon similaire, une dizaine d'entités chimiques singulières de chacune des émissions primaires ou secondaires des véhicules essence et diesel ont pu être déterminées. Ce travail a permis de montrer le potentiel de l'approche NTS et de la comparaison d'empreintes chimiques afin de mettre en évidence des entités chimiques d'intérêt atmosphériques et notamment marqueurs de sources de PM. A terme, elles pourront être utilisées lors d'études de sources de PM dans l'air ambiant.