Thèse soutenue

Récits de crime organisé en Italie et au Mexique. Un défi littéraire, éthique et politique au tournant du XXIe siècle (1991-2012)

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Auteur / Autrice : Antoine Ducoux
Direction : Florence Olivier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 12/12/2022
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Bouju
Examinateurs / Examinatrices : Florence Olivier, Emmanuel Bouju, Karim Benmiloud, Philippe Roussin, Manuela Bertone
Rapporteurs / Rapporteuses : Karim Benmiloud, Philippe Roussin

Résumé

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L’emballement d’une fabrique fictionnelle autour des mafias du monde, polarisée entre Italie et Amérique latine, nous amène à nous interroger sur les enjeux des récits qui mettent en scène le crime organisé. La production qui marque l’avènement du roman du narcotrafic au Mexique à partir des années 1990 est comparée à des approches romanesques contemporaines du phénomène mafieux en Italie, marquées par le constat d’une modernisation économique des mafias. Si l’articulation de la crise politique à la crise de violence mafieuse requiert des clarifications historiques et conceptuelles, l’avènement d’une production narrative hybride, ancrée dans l’histoire immédiate, renouvelle les enjeux esthétiques et pragmatiques d’une mise en visibilité du pouvoir criminel. L’adaptation du modèle théorique de « transcription de l’histoire » nous permet de dégager trois figures circonscrivant chacune une dimension de l’expérience historico sociale restituée par ces œuvres : « l’innommable », « l’illisible » et « l’indicible ». La thèse montre comment ces figures peuvent servir de modèles à l’élaboration de ripostes narratives, poétiques et textuelles au brouillage et à la violence engendrés par l’expansion criminelle. Enfin, la mise en crise des fonctions de transmission et d’attestation (parfois doublée d’une mise en scène ambiguë de l’auteur ou de la figure d’artiste) nous amène à étudier comment les auteurs repensent leur place dans l’économie des discours. La quête de nouvelles voies d’engagement par l’œuvre et dans l’œuvre, mais surtout l’accueil du texte aux lieux communs sur le crime, paradoxalement célébrés dans leur fonction de reconnaissance et de reliaison, dévoilent des stratégies narratives, stylistiques et énonciatives permettant de préserver une éthique littéraire.