Thèse soutenue

Evaluation de stratégies thérapeutiques combinées basées sur l'utilisation de nanoparticules radioamplificatrices par un modèle cellulaire 3D

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Auteur / Autrice : Pauline Maury
Direction : Sandrine LacombeErika Porcel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 30/03/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences moléculaires d'Orsay (2010-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
Jury : Président / Présidente : Eric Deutsch
Examinateurs / Examinatrices : Charlotte Rivière, Marie-Anne Hervé du Penhoat, Ryoichi Hirayama
Rapporteurs / Rapporteuses : Charlotte Rivière, Marie-Anne Hervé du Penhoat

Résumé

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Dans l’arsenal thérapeutique contre le cancer, la radiothérapie (RT) occupe une place majeure. Utilisée pour plus d’un patient sur deux, cette stratégie reste limitée du fait des dommages collatéraux qu’elle induit sur les tissus sains et de la radiorésistance de certains cancers. Des stratégies thérapeutiques alternatives plus performantes sont donc nécessaires.Dans ce contexte, l’utilisation de nanoagents capables d’amplifier l’effet de la RT a été proposée. Leur couplage avec un faisceau d’ions lourds, plus sélectif et plus efficace que les RX conventionnels, constitue une solution aux perspectives intéressantes pour améliorer les traitements. Pour évaluer le potentiel de protocoles anticancéreux, le recours à des modèles précliniques est indispensable. A l’échelle in vitro, les cultures cellulaires monocouches sont traditionnellement utilisées mais apparaissent dépassées car elles échouent notamment à prédire l’effet du microenvironnement cellulaire.Le but de ma thèse était d’évaluer l’efficacité de stratégies combinant nanoparticules (NPs) et radiations en utilisant un modèle cellulaire optimisé dans ce but. Ce modèle in vitro, établi en trois dimensions (3D) inclut une matrice extracellulaire (ECM) à base de collagène. Un autre avantage majeur du système réside dans le contrôle de la concentration en oxygène à l’intérieur de l’échantillon, permettant de retrouver un niveau similaire à celui des tumeurs normoxiques et hypoxiques.J’ai d’abord mis au point les méthodes expérimentales permettant de préparer ce modèle de façon reproductible puis une caractérisation a été effectuée grâce à des méthodes de microscopie spécifiques. J’ai montré que des méthodes d’analyse classiques peuvent être employées pour étudier les réponses cellulaires aux traitements. Ce modèle in vitro 3D a ensuite été utilisé avec succès dans le cadre d’un essai clinique de traitement basé sur l’utilisation de NPs de Gadolinium (AGuiX®) combinées à de la radiothérapie externe (X - 6 MV) et de la curiethérapie (ϒ - 662 kV). Ces travaux montrent que ces NPs amplifient de 15% l’effet des RX (à 1.8 Gy) et de 30% l’effet des ϒ (à 5.25 Gy). La méthode développée pour quantifier l’enrichissement des NPs dans les tumeurs de patients à partir des images IRM, ainsi que les fractions de survie cellulaire obtenues sont des pré-requis importants au développement de nouveaux outils dosimétriques capables de calculer des distributions de dose en présence de NPs.Une autre stratégie repose sur l’utilisation de nouveaux agents multimodaux, conçus pour administrer des molécules actives de façon ciblée dans la tumeur. Dans le cadre de mes travaux, j’ai évalué l’efficacité de nanoagents organométalliques (MOFs), véritables « nanocages » capables d’incorporer un agent anticancéreux comme la Gemcitabin. Des modèles cellulaires classiques (2D) et optimisés (3D) ont été utilisés pour évaluer l’efficacité de la combinaison de ces agents avec des irradiations par faisceaux d’ions carbone (290 MeV/uma) ou hélium (150 MeV/uma). Ces travaux ont permis de démontrer l’efficacité de cette combinaison, même en conditions hypoxiques, avec une amplification à 2 Gy de 45% à 55% selon le faisceau utilisé. L’utilisation du modèle 3D a par ailleurs permis de mettre en évidence la capacité de ces nanoparticules à migrer au sein de l’ECM et à être internalisées par les cellules. Grâce à ce travail, un nouveau type de nanoagents permettant d’améliorer les performances de la hadronthérapie a été mis en exergue.Ces travaux ont donc débouché sur l’optimisation d’un modèle in vitro 3D dont les caractéristiques permettent de prédire l’efficacité de traitements combinés, dans des conditions plus proches de celles des tumeurs tout en restant facile d’utilisation et reproductible. Il peut ainsi être utilisé en parallèle d’essais précliniques en vue d’évaluer rapidement l’efficacité d’un traitement, ou pour estimer le potentiel de nouveaux nanoagents en développement.