Thèse soutenue

La part des Muses : une ethnologie des modèles vivants contemporains à Paris

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Auteur / Autrice : Damien Couget
Direction : Monique Jeudy-Ballini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 06/10/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie sociale (Paris ; 1960-...)
Jury : Président / Présidente : Octave Debary
Examinateurs / Examinatrices : Octave Debary, Sabine Forero-Mendoza, Christian Bromberger, Cécile Debray
Rapporteurs / Rapporteuses : Octave Debary, Sabine Forero-Mendoza

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le modèle vivant est une figure incontournable de l'art occidental, que ce soit sur le plan de son rôle dans l'apprentissage d'une discipline artistique ou de la réalisation d'une œuvre d'art. Bien souvent occulté par l'artiste ou par l'œuvre pour laquelle il a posé, le modèle vivant reste cependant méconnu. Plus encore, il est parfois suspect et fait de nos jours l'objet de nombreux préjugés, en partie hérités des siècles précédents et véhiculés notamment par les œuvres de fiction : les modèles seraient des individus lascifs, exhibitionnistes sinon libertins, qui se contenteraient pour vivre de rester quelques heures immobiles et nus devant des artistes. La présente recherche constitue le résultat d'une enquête de terrain réalisée au sein de plusieurs écoles et ateliers d'art de Paris, auprès des modèles vivants de la région parisienne. Elle vise d'une part à rendre compte de la réalité de la pratique du modélat : la douleur inhérente à l'effort d'immobilité, la vulnérabilité éventuelle ou au contraire la force et la créativité du modèle, l'économie intime et autres aménagements nécessaires pour concilier son travail et sa vie quotidienne. D'autre part, cette recherche s’attache à montrer les modalités de mise en place d'un système complexe permettant de construire et de contenir la nudité du modèle dans un cadre spatio-temporel physique, symbolique et culturel précis, qui en assure le caractère sain et licite au bénéfice de l'art. La pratique du modèle vivant, pour chacun des acteurs du cours de dessin, se révèle avant tout comme un apprivoisement et une domestication du corps, le sien propre mais aussi celui de l'autre. Attestée depuis l'Antiquité, cette pratique n’en reste pas moins éminemment contemporaine et évolue conjointement à l'émergence de nouvelles technologies, aux courants et aux pratiques artistiques.