Thèse soutenue

Sémiotique de la mystique populaire au Maroc : le cas de la « Tuhfat al Ikhwane bi ba'di manaqib chorafa Ouazzane »

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Auteur / Autrice : Larbi Tahri
Direction : Driss Ablali
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 20/12/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Médiations (Metz)
Jury : Président / Présidente : Andrée Chauvin-Vileno
Examinateurs / Examinatrices : Driss Ablali, Francesco Chiabotti, Saloua El Oufir
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrée Chauvin-Vileno, Nicolas Couégnas

Résumé

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Le point du départ de cette thèse réside dans la question de l’importance de l’islam comme sujet d’actualité et de recherche. Nous avons souligné que l’Islam est pluriel notamment dans ses dimensions herméneutique et anthropologique. Le soufisme en est une actualisation issue, entre autres sources, d’une lecture ésotérique du texte coranique. Cette conception soufie de l’Islam est empreinte de certaines valeurs universelles et surtout d’un faire sémiotique révélé par une discursivation qui est le lieu des interactions de l’actant musulman avec d’autres actants ,avec la réalité environnante et avec le monde comme objet et Dieu comme sujet censé être hiérarchiquement supérieur .Le travail est mené sur un corpus extrait d’une œuvre intitulée «tuhfat al ikhwan fi ba’di Chorafa Ouazzane »traductible en « la merveille des confrères au sujet de certaines vertus des Nobles d’Ouazzane ». Ce corpus que nous avons traduit se voudrait représentatif des moments les plus intenses du processus de construction des significations par l’énonciateur. L’horizon esquissé par cette étude compte répondre aux exigences de l’islamologie telle qu’elle a été esquissée par Mohammed Arkoun et qui préconise l’usage des théories modernes pour approcher le fait religieux islamique. La sémiotique adoptée va dans cesses, elle se fixe comme objectif principale l’appréhension de l’univers de significations en partant des concepts de la sémiotique classique, en convoquant les configurations lexicales, en s’ouvrant à la sémiotique du corps et surtout en inscrivant la totalité de l’analyse dans les perspectives de la praxis énonciative.Les parties de la thèse sont taillées sur celles de l’œuvre : le titre et le fragment autobiographique préfacier composent la partie paratextuelle, le plaidoyer pour le soufisme constitue la composante discursive argumentative, les récits hagiographiques ou la quête de la sainteté que nous avons intégrés dans une partie intitulée la composante narrative. Le processus de discursivisation et de la construction des significations soufies serait aux prises avec un autre qui est le discours théologique traditionaliste mais sans qu’il n’y ait une confrontation directe. A travers la praxis énonciative, cette réalité discursive est dévoilée et interprétées en fonction du contexte considéré lui-même comme un espace sémiotique intégré dans le parcours génératif.La sainteté analysée dans la partie de la composante narrative est saisie comme trait pertinent distinguant le discours soufi du traditionaliste et en même temps comme trait d’union de l’islam avec d’autres religions. Elle est aussi une actualisation de la relation du soufi avec le monde et avec l’instance divine tel qu’elle est perçue par l’imaginaire collectif .La liaison intime de la sainteté et de l’éthique actualisée par le texte a été analysée et interprétée dans une dimension sémiotique .Pour démontrer les limites et les modes de reproduction du soufisme musulman-savant- parle corpus objet de l’étude représentant le soufisme populaire-, le recours à la littérature soufie était permis sans pour autant aller au-delà de ce qui est contenu et suggéré par le corpus.