Balthus et la photographie : enjeux d'une liaison méconnue (1935-2001)
Auteur / Autrice : | Colette Morel |
Direction : | Michel Poivert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 14/06/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Wat |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Poivert, Dominique de Font-Réaulx, Gisèle Sapiro, Anne-Claude Ambroise-Rendu | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédérique Toudoire-Surlapierre |
Mots clés
Résumé
Entre les cartes postales glanées en 1935 et les milliers de polaroids réalisés dans les années 1990, Balthus a entretenu une longue relation à la photographie. Désavouées par le peintre et invisibles de son vivant, les images photographiques ont habité son processus créatif, au point que les quarante dernières années de son œuvre leur soient indissociables. Ce travail propose d’établir le catalogue raisonné de sa production photographique, regroupant quelque trois mille sept cents images déposées dans le Fonds Balthus. En restant attentif aux modes de productions de ces clichés, à leurs usages et leurs discours, le premier volet de cette étude établit la place de la photographie dans une œuvre tournée vers la peinture. Le second volet déplace cet angle iconographique vers l’étude des réceptions. Douze ans après la mort de Balthus, la révélation de ses polaroids a suscité une série de rétrospectives, invitant à penser l’expographie balthusienne. En remontant à la première exposition de Balthus en 1934, elle permet d’observer l’évolution des regards sur les représentations du corps des petites filles sur plus de quatre-vingts ans. Qu’elles soient picturales ou photographiques, ces images ne s’exposent plus sans difficulté. En 2014, un accrochage des polaroids est annulé en Allemagne ; trois ans plus tard, une pétition interroge les dispositifs de médiation autour de Thérèse rêvant aux États-Unis. Intervenu dans le sillage du mouvement #MeToo, ce dernier événement a achevé de faire de l’œuvre de Balthus l’un des exemples du débat d’idées sur la liberté de création et l’exception artistique en matière d’imagerie délictueuse, où la photographie joue le rôle de révélateur.