Thèse soutenue

Poïétiques cosmographiques : expériences territoriales, poétiques environnementales

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Auteur / Autrice : Célia Riboulet
Direction : Patrick BarrèsSophie Lécole-Solnychkine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques
Date : Soutenance le 19/09/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche en audiovisuel-Savoirs, praxis et poïétiques en art (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Thierry Roche
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Croce
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Croce

Mots clés

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Résumé

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L’origine de cette recherche se trouve dans une expérience de terrain, engagée durant dix ans, qui a favorisé l’observation comparative de deux cultures, en s’intéressant tout particulièrement aux modalités d’accès au monde qu’elles engagent. La recherche s’organise entre deux territoires constituant deux « prises écouménales » (Augustin Berque) très différentes : la France et le Mexique. La thèse, située dans le domaine des arts plastiques, offre le cadre de construction d’un double régime d’investigation, discursif et plastique, en mesure d’accueillir la diversité des deux cultures, en mettant en jeu la porosité des disciplines (arts visuels, sciences du paysage, anthropologie, ethnographie, philosophie), au contact d’un ailleurs qui déplace, modifie et repositionne les connaissances et les sociétés qui les formulent. À partir de l’analyse d’ œuvres et des apports de l’expérience de terrain, la thèse questionne, en croisant les questions du paysage, de la nature et de l’environnement, la place de l’homme dans le monde et sa façon de se mettre en relation avec celui-ci, en envisageant alternativement deux postures, liées aux deux cultures étudiées : être dans le monde (régime continuiste de l’ontologie mexicaine) ou être face au monde (construction culturelle occidentale du paysage). Ce questionnement conduit dans un premier temps à exercer une mise en doute du paysage considéré comme une construction mentale, comme un filtre culturel au travers duquel le monde est perçu (modèles paysagers européens, perspective) – au profit de l’émergence de questions liées à l’environnement. Il s’agit alors de repenser la question de la perception, en distinguant le « voir comme » (lié à l’exercice de filtres perceptuels) du « voir » (envisagé comme une perception « directe »), interrogation qui positionne le corps du chercheur au centre de la recherche. Le bilan prospectif d’une expérience corporelle de l’espace, menée au Mexique, invite à analyser comment déconstruire les schèmes constitutifs de notre rapport au monde issus de la culture occidentale, au travers de l’expérience chamanique. Cette démarche, apparentée à l’autoethnographie, implique sur le plan épistémologique une prise en compte du relativisme et de la subjectivité du chercheur dans la recherche. Elle voit son accomplissement dans le geste artistique, dans la mise en œuvre d’une poïétique plastique, considérée comme le fruit d’une manière d’être avant d’être une manière de faire.