Thèse soutenue

Bégaiement, tremblement et danse dans le réel : répétition à travers le processus artistique

FR  |  
EN  |  
ES
Auteur / Autrice : Irantzu Sanzo San Martin
Direction : Bertrand Rougé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théorie de l'art et recherche artistique
Date : Soutenance le 28/02/2020
Etablissement(s) : Pau en cotutelle avec Universidad del País Vasco
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Arts / Langages : Transitions et Relations / ALTER

Mots clés

FR  |  
EN  |  
ES

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN  |  
ES

La présente thèse est un voyage, au delà de la géographie même. À part le fait d’avoir été développée pendant 5 ans entre Bilbao (Pays Basque), Pau (France) et Banff (Canada). A propos de l’idée de voyage on va préciser un trajet, un véhicule de transport et une destination, atteinte ou non. Le trajet, tout d’abord, s’identifie avec le processus artistique sur lequel, ou plutôt, à travers lequel la recherche se configurera. En faisant référence au processus artistique je ne me rapporte pas seulement à ce que l’artiste puisse faire, mais aussi a ce que fait un spectateur avec ce qu’il voit. Les points forts liés à ce sujet se développent tout au long du deuxième et du troisième chapitre. Le premier chapitre est une mise au point suivant une perspective plus théorique. Dans un second temps, le véhicule sera la répétition. Ce choix, fait au départ plus selon l’intuition que d’après des déductions, tient à plusieurs facteurs: a) il s’agit d’une notion suffisamment située, mais qui en même temps reste ouverte au devenir, afin de respecter les mouvement convergents et divergents de l’approche méthodologique; b)son rapport paradoxale et nécessaire avec la différence rend visible les porosités propres aux contraires, évitant ainsi de tomber dans le piège d’une pensée binaire liée à la représentation; c)à cet égard Jacques Derrida signale que le numéro trois est celui de la répétition, en affirmant que le centre d’intérêt n’est ni le premier ni le second mais l’espace intermédiaire, ce qui renvoie à l’idée de Cristoph Menke de la transition entre la force et la capacité; d)Gilles Deleuze définit la répétition non pas comme un concept, mais comme un non concept en tant que notion liée à un temps et à un espace, ce qui, dans le cas présent, est susceptible de s’ajuster à un projet sans concept mais situé tel qu’on le recherche; e)finalement le plus difficile, l’intra-action de Karen Barad; un concept défini comme le genre de rapport basé sur un réagencement interactif permanent moyennant lequel les êtres humains et non humains, animés et non animés, existent au sein de phénomènes, un concept plaçant la répétition au delà de la stratégie humaine de production. En troisième et dernier lieu, il fallait établir une destination. La répétition était partout et nulle part, autrement dit, le phare qui guidait jusqu’alors la recherche avait disparu. Et il existait énormément de documents académiques, et de théorie en général, liés à la répétition et à l’art. Pourtant, seule une petite partie parmi toute cette information abordait son rapport au processus artistique. Je pris alors la détermination de classer la répétition en fonction des trois positions où l’artiste retrouve au long de sa carrière: a)sur scène, c’est à dire, dans une exposition et dans ses relations avec les institutions culturelles et le système de l’art; b) dans les moments de retraite, des moments qui renvoient à cet espace temps où l’artiste se cherche; c)dans la rencontre, lorsque tout créateur-producteur s’embrouille avec d’autres créateurs-producteurs. Chacune de ces trois positions se rapporte au chapitre un, deux et trois respectivement. Or il fallait encore préciser une destination permettant de réaliser le troisième chapitre. La rencontre avec d’autres artistes constitua l’élément clé. La dOCUMENTA(13) propose elle aussi une recherche artistique au sein du réel. Cette notion, le réel, la destination de ce travail, tentera de se définir le long de la présente thèse. Dans toutes façons le réel, à la base, s’associe à la nature, alors que la réalité serait la conception que l’on en a. En outre, du point de vue psychanalytique, le réel est ce qui ne pourra guère se représenter. En pareil cas, la question de la recherche se reformule: la répétition rendra t’elle visible le mouvement, ou la tentative de mouvement, du processus artistique vers le réel?