Thèse soutenue

Problèmes linguistiques du rapport entre Grec(s) et Phrygien(s)

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Auteur / Autrice : Milena Anfosso
Direction : Markus Egetmeyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études grecques
Date : Soutenance le 28/06/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Charles de Lamberterie
Examinateurs / Examinatrices : Alexandru Avram, Brent Vine
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandru Avram, Brent Vine

Résumé

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Le phrygien est la langue la plus proche du grec parmi toutes les autres langues indo-européennes. Les isoglosses confirment que ces deux langues ont partagé une phase commune sur les Balkans, avant que les populations phrygiennes ne commencent à migrer vers l’Anatolie autour du XIIe siècle av. J.-C. En dépit de leur parenté génétique, ces deux peuples ont connu des développements historiques différents, ce qui a conduit les Grecs à identifier les Phrygiens comme l’incarnation du stéréotype de l’esclave barbare au Ve siècle av. J.-C. La complexe relation entre Grecs et Phrygiens n’a jamais été étudiée d’un point de vue sociolinguistique. Le but de cette étude est de combler cette lacune. Mon exploration sémantique de l’ethnonyme « Phrygiens », ainsi que mes analyses sociolinguistiques et pragmatiques des passages littéraires grecs et épigraphiques phrygiens permettent une compréhension plus nuancée de la perception réciproque des identités grecque et phrygienne. Au delà de tous les stéréotypes des Phrygiens barbares et esclaves, produits de la vision traditionnelle hellénocentrique qui se dégage des textes grecs, le « renaissance » de la langue phrygienne dans les inscriptions néo-phrygiennes me semble une preuve de la survie de l’identité linguistique et culturelle phrygienne à travers les siècles en Anatolie. La langue est un aspect clé dans la construction de l’identité ethnique et un moyen de résistance dans le cadre d’une culture ou d’un groupe social dominant. J’interprète cette résistance linguistique du phrygien comme une forte revendication identitaire de la part d’un groupe ethnique marginalisé dans le monde hellénisé issu des conquêtes d’Alexandre le Grand.