Thèse soutenue

Characterization of Sundaland ichthyofauna through DNA barcodes : a case study in Java island

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Auteur / Autrice : Hadi Dahruddin
Direction : Jean-François Agnese
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'évolution et de la Biodiversité
Date : Soutenance le 12/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Philippe Keith
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Agnese, Philippe Keith, Anne Chenuil, Bernard Hugueny, Nicolas Hubert, Sophie Arnaud-Haond
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Chenuil, Bernard Hugueny

Mots clés

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Résumé

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L'archipel indonésien abrite 1218 espèces de poissons d'eau douce disséminées sur 14 000 îles. Englobant trois ensembles géographiques majeurs (Sundaland, Wallacea, Sahul) séparés par deux transitions faunistiques majeures (lignes de Wallace et de Lyddeker), les îles indonésiennes présentent des niveaux hétérogènes de richesse spécifique résultant de divers antécédents géologiques et paléoécologiques. Sundaland abrite 68% du nombre total d’espèces de poissons d’eau douce et constitue l’une des faunes les plus menacées au monde. Contrairement à Wallacea qui résulte d'une mise en place précoce par subduction autour de 40 Mya, Sundaland (Bornéo, Sumatra et Java) a acquis sa configuration moderne au cours des 5 derniers Mya grâce à une combinaison de fragmentation continentale et de subduction. L’état alarmant de l’ichtyodiversité de Sundaland, associé à des lacunes importantes en matière de taxonomie et de connaissances de la distribution des espèces, plaide en faveur d’une réinterprétation moderne au moyen de méthodes standardisées et basées sur l’ADN. L'ichtyodiversité de Java, en particulier, est la plus menacée et la moins connue de Sundaland. Cette thèse vise à répondre à deux questions principales: (1) Les code-barres ADN constituent-ils une approche appropriée pour caractériser l'ichtyodiversité de Java? (2) L’histoire géologique et paléoécologique de Java est-elle un bon prédicteur des profils de diversité et de la structure génétique de la population? Les principaux résultats obtenus sont les suivants: 1) d’importants écarts entre la liste de référence des poissons d’eau douce de Java fondée sur des données historiques et une réévaluation moderne au moyen de code-barres à ADN. Les raisons invoquées sont le biais taxonomique lié à l'inventaire interrompu de l'ichthyofaune de Java au cours des 3 derniers siècles et la raréfaction de plusieurs espèces ciblées par la pêche artisanale. (2) Une réévaluation basée sur l’ADN des limites et de la distribution des espèces pour les genres Nemacheilus et Rasbora a indiqué deux nouveaux taxons, plusieurs cas de diversité cryptique et plusieurs cas d’attribution erronée de populations aux niveaux de l’espèce. Les aires de distribution des espèces semblent être beaucoup plus limitées que considéré précédemment et questionne les modalités de persistance des espèces dans des paysages en mutation. (3) Une évaluation basée sur l'ADN, grace aux code-barres ADN, de la structure génétique des populations de trois espèces largement répandues à Java met en évidence des niveaux élevés de diversité cryptique et des divergences génétiques profondes entre lignées mitochondriales géographiquement restreintes et ne se chevauchant pas. Conformément à une fragmentation liée à la montée des arcs volcaniques à Java qui a entraîné un déclin à long terme de la taille effective de la population, cette tendance plaide en faveur du statut de conservation sensible de ces lignées mitochondriales. Les résultats présentés ici soulignent les avantages d'utiliser une approche standardisée et basée sur l'ADN pour la caractérisation rapide d'une faune mal connue et ouvrir de nouvelles perspectives pour la conservation de l'ichtyofaune de Java et de Bali.