Thèse soutenue

Acceptation et utilisation d'outils : vers une approche cognitive

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Auteur / Autrice : Boris Alexandre
Direction : François OsiurakJordan NavarroEmanuelle Reynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 28/03/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire d’Étude des Mécanismes Cognitifs Lyon
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Laboratoire d'Etude des Mécanismes Cognitifs / EMC
Jury : Président / Présidente : Marc-Éric Bobillier-Chaumon
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Izaute, Éric Brangier

Mots clés

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Résumé

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Qu’est-ce qui nous pousse à utiliser un outil, et pourquoi un outil est-il accepté ou rejeté par un utilisateur ? Cette thèse propose d’étudier la question de l’acceptabilité (i.e. l'intention a priori d’utiliser un outil avant une utilisation) et surtout de l’acceptation (i.e. la décision ou l’intention d’utiliser un outil après une utilisation réelle), en l’examinant sous l’angle des aspects cognitifsde l’utilisation d’outils. Après une revue de la littérature sur ce sujet, qui recense 142 critères de l’acceptation, nous proposons une nouvelle grille de lecture théorique en classant les critères présents dans la littérature en quatre catégorie de critères : l’utilité, la facilité, l’esthétique et un dernier critère regroupant les différences contextuelles et individuelles de l’utilisateur. Suite ànotre partie théorique, qui explore également le domaine des outils cognitifs, les mécanismes de la prise de décision dans l’utilisation d’outils et le rôle de la métacognition, des résultats expérimentaux sont également présentés. Dans un premier ensemble d’expériences, les participants sont face à des outils physiques qui varient selon différents critères (utilité, facilitéet esthétisme). Nous nous intéressons aux différences qu’il existe entre les phases d’acceptabilité (exposition à court terme) et d’acceptation (exposition à long terme), notamment dans les représentations qu’ont les utilisateurs des outils, et si les préférences des utilisateurs sont guidées par des critères propres à l’outil. Les résultats montrent qu’il existe une hiérarchiedes critères. Dans la phase d’acceptabilité, c’est le critère de la facilité qui a la plus grande influence. En revanche, dans la phase de l’acceptation, c’est le critère de l’utilité qui a une plus grande influence, que ça soit en terme de préférence (classement des outils) ou de temps passé sur l’outil. L’esthétique n’a aucune influence sur les choix des utilisateurs. Dans un second ensemble d’expériences, nous étudions l’influence des performances pour différentes fonctions cognitives dans l’utilisation d’outils. Des participants sont exposés à des outils cognitifs qui assistent différentes fonctions cognitives (mémoire, attention visuelle, prise de décision). Nous avons cherché à savoir dans quelles fonctions cognitives les utilisateurs préfèrent être assistés, et si ces préférences sont rationnelles, à savoir si elles sont en lien avec leurs performances ou la méta-représentation de leurs performances dans ces mêmes fonctions cognitives. On observe que l’outil assistant la mémoire de travail est largement préféré, mais qu’il existe des profils d’utilisateurs, certains préférant être assisté en attention visuelle ou en prise de décision. Cette préférence est basée sur la méta-représentation de la performance, et non sur la performance enelle-même. Les résultats montrent en effet que plus les sujets estiment qu’ils sont mauvais dans une fonction cognitive, plus ils vont utiliser un outil qui assiste cette même fonction cognitive, et ce indépendamment de leurs performances réelles dans cette fonction cognitive. Enfin, une discussion générale étudie l’impact des résultats obtenus dans cette thèse. Dans cette dernièrepartie du manuscrit, nous proposons de réfléchir et de conclure sur les conséquences et les implications de nos résultats, et nous avançons des perspectives et des questionnements sur les évolutions futures des questions liées à l’acceptation de l’outil.