Thèse soutenue

Enregistrement sédimentaire en mer des tsunamis : analyse du comblement sédimentaire des baies de Tutuila (Samoa américaines) et des dépôts de backwash du Tsunami du Pacifique Sud en 2009

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Auteur / Autrice : Brieuc Riou
Direction : Eric ChaumillonJean-Luc Schneider
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Terre solide et enveloppes superficielles
Date : Soutenance le 08/11/2019
Etablissement(s) : La Rochelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Euclide (La Rochelle ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Littoral, Environnement et Sociétés (La Rochelle)
Jury : Président / Présidente : Xavier Bertin
Examinateurs / Examinatrices : Eric Chaumillon, Xavier Bertin, Raphaël Paris, Laurent Dezileau, Pedro Costa, Max Engel
Rapporteurs / Rapporteuses : Raphaël Paris, Laurent Dezileau

Mots clés

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Résumé

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Suite aux nombreux tsunamis dévastateurs récents, et plus particulièrement le Tsunami de l'Océan Indien en 2004 et le Tsunami de Tohoku-Oki en 2011, ainsi qu’à leur portée à l’échelle mondiale, l’intérêt pour la recherche sur les tsunamis au sein de la communauté scientifique n’a cessé de croître. Cependant, la plupart des études axées sur les signatures géologiques des tsunamis passés se concentrent sur les dépôt terrestres, laissant de côté les dépôts sous-marins malgré leur potentiel pour l’enregistrement de la phase dite de backwash. De plus, le peu d’études sur les dépôts sous-marins de tsunamis ont été réalisées dans des environnements sous-marins peu profonds ouverts et donc dynamiques, qui ne sont pas propices à la préservation à long terme des dépôts. Au cours de cette étude, nous nous sommes focalisés sur les baies abritées de l’île de Tutuila (Samoa Américaines) fréquemment touchées par les tsunamis, censées offrir un potentiel de préservation des dépôts sous-marins idéal, afin d’améliorer les connaissances sur les dépôts de backwash de tsunami. Le comblement sédimentaire de la baie de Pago Pago a d’abord été étudié. L’architecture interne et les facies sédimentaires montrent que le comblement s’est effectué au cours des 12000 dernières années, pendant la dernière remontée du niveau marin et période de haut niveau marin. La partie supérieure du comblement est composée d’une alternance entre des unités sédimentaires de basse énergie et des unités de haute énergie interprétées comme un empilement de dépôts de backwash de tsunami mis en place au cours des derniers millénaires. Au sein de l’unité sommitale silteuse, les dépôts de backwash associés au Tsunami du Pacifique Sud en 2009 et au Tsunami du Chili en 1960 ont été identifiés grâce à des critères géochimiques, minéralogiques et microstructuraux. Les microdéformations basales observées prouvent que les courants de backwash de tsunamis se comportent comme des courants hyperpycnaux. Finalement, les dépôts de backwash de quatre tsunamis récents ont été identifiés dans les baies du nord de Tutuila, le Tsunami du Pacifique Sud en 2009, le Tsunami du Chili en 1960 ou le Tsunami des Îles Aléoutiennes en 1957, le Tsunami de la Fosse des Tonga en 1917 et très propablement le Tsunami d'Amérique du Sud en 1868. Si ces derniers s’avèrent bien être les dépôts de backwash du Tsunami d'Amérique du Sud en 1868, il s’agirait des premières preuves géologiques sous-marines de ce tsunami. Dans leur ensemble, ces travaux montrent le fort potentiel des environnements marins protégés pour l’archivage sédimentaire de tsunamis, avec au moins quatre dépôts de backwash de tsunami identifiés au cours des 150 dernières années dans les baies de Tutuila. De plus cette études apporte de nouveaux critères d’identification concernant les dépôts de backwash de tsunami, et plus particulièrement en comparaison avec les dépôts de crues flashs.