Thèse soutenue

Comment une communauté devient-elle une organisation ? : tension entre image, figuration et configuration dans l'organogénèse d'une diaspora : le cas des experts laotiens et des associations laotiennes en France

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Auteur / Autrice : Souchinda Sangkhavongs Pravong
Direction : Karim Medjad
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion. Prospective, innovation, stratégie, organisation
Date : Soutenance le 12/12/2019
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action (Paris)
Jury : Président / Présidente : Yvon Pesqueux
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Faucheux, Rémi Jardat

Résumé

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L’expertise des membres d’une diaspora peut-elle influencer le changement dans son pays d'origine ? Si l’on pense au Laos on serait tenté de penser que non. Cependant, un second cas où l’expertise suit les normes académiques du pays d’accueil et s’intègre au pouvoir en place amène à revoir la réponse, à la lumière d’un basculement entre passé et présent, continuité et rupture. Ce travail, qui part du point de vue géographique de la diaspora comme entité extraterritoriale associée à une activité d'organisation, conduit à questionner la logique d'organisation au regard de l’expertise en gestion. Cette diaspora est sensée soit maintenant soit plus tard se former en organisation. Un cas intéressant puisque la diaspora laotienne arrive à la deuxième génération donc est ce que celle-ci est-elle une diaspora et se maintient-elle en tant que diaspora , d'une part, change-t-elle par rapport à la première génération, d'autre part ? Le sujet de recherche est donc celui de la diaspora comme une organisation. Nous essayons d'apporter une contribution en sciences de l'organisation, de la tension entre la figuration et la configuration. Il est donc plus intéressant pour nos travaux de concentrer sur le cas des laotiens en France quitte à faire des inter-cas plutôt que de prendre 2 terrains. D'autre part, l'intérêt de ce cas, est que l'observatrice a un terrain privilégié faisant elle-même partie de la diaspora dans laquelle le rôle en tant que deuxième génération reste à poser. Ce qui nous a permis de nous rendre compte de la méthodologie que nous allons adopter : une approche anthropologique structurale (Claude Levi Strauss, 1958), convenait mieux puisque l'observatrice participe à l'étude de cas et à la manière de Clifford Geertz (1973) pour l'anthropologie symbolique dans laquelle l'auteur donne à l'ethnologie un rôle interprétatif plus que descriptif. La référence à Pettigrew (1990) et à l'étude longitudinale va permettre de croiser sur de long terme, la tension entre figuration et configuration. Si l'on insiste sur la durée, sur le temps c'est qu'il va y avoir de la transformation pas en rapport au changement organisationnel (Pesqueux, Tribulois, 2004) mais l'idée de l'organisation qui va perdurer au cours du temps en changeant donc nous n'insistons pas sur ce changement organisationnel mais sur la « perduration » au cours du temps. Un problématique organisationnel et non pas un questionnement sur le changement et que cette problématique est particulièrement intéressante parce que si on la regarde à la lumière de Mintzberg (2006) et de sa contingence alors la diaspora perdurant et étant elle même finalement disséminée dans un contexte, la question se pose en terme de changement organisationnel et à partir de ce moment là, ce que nous allons faire émerger par rapport à l'approche de Mintzberg contextualiste c'est le facteur temps lui même c'est-à-dire que la diaspora nous permet d'éliminer justement le facteur de contingence puisque disséminé, la concentration dans un seul facteur qui est celui de la durée au travers du changement générationnel sensé être les même personnes et probablement des personnes différentes qui vont être le moteur de l'organisation elle-même. Le positionnement théorique est donc celui de Morgan (1989), de Pesqueux (2002) Mintzberg (2006). Au regard de ces 3 prismes, images/modèles et représentations/ structuration-dynamisme, nous nous focalisons sur la figuration et la configuration. Et finalement le temps lui même un facteur de changement, de transformation, d'évolution de l'organisation indépendamment de la contingence et du contexte, le temps modifie les conditions de réaction des laotiens, posant la question de l'image d'un mythe, de la figuration ou de la formation de la diaspora, voire de sa configuration.