L’Amérique en clair-obscur : construction d’une visibilité africaine-américaine dans l’oeuvre photographique de Gordon Parks
Auteur / Autrice : | Lise Delmas |
Direction : | Marie-Christine Agosto |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations anglophones. Etudes américaines |
Date : | Soutenance le 22/11/2019 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Héritage et Création dans le Texte et l'Image |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Coquet |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Christine Agosto, Cécile Coquet, Anca Cristofovici, Jean Kempf, Gilles Chamerois | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anca Cristofovici, Jean Kempf |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’oeuvre photographique de Gordon Parks (1912-2006) reflète les nombreuses évolutions et transformations de la communauté africaine-américaine au XXe siècle. En prenant comme point de départ de la réflexion le concept de visibilité, tel que théorisé, notamment, par Georges Didi-Huberman dans Peuples exposés, peuples figurants ou Nicholas Mirzoeff dans The Right to Look, cette thèse se propose d’interroger les intersections de l’esthétique et du politique dans une oeuvre photographique monumentale et éclectique, entamée pendant la Renaissance noire de Chicago, poursuivie sous l’égide de Roy Stryker pendant la Grande Dépression et déployée pendant plus de vingt ans, de 1949 à 1970, au sein de l’équipe de photographes du magazine Life. Si la propre visibilité de Parks dans l’histoire culturelle et artistique africaine-américaine et américaine ne fait aucun doute, comme en témoignent les nombreuses expositions et les ouvrages dédiés à ses projets aux États-Unis, ce travail cherchera à dépasser les étiquettes de pionnier ou de génie versatile qui lui furent attribuées pour faire émerger les ambiguïtés d’une oeuvre construite entre deux mondes. Parks, à la fois influencé par son expérience du racisme et de la ségrégation et par sa profonde sensibilité esthétique et son goût pour l’art classique occidental, posa sur les Africains-Américains un regard qu’il voulait à la fois intime et universel. Il parvint à intégrer sa vision de la communauté noire dans les mécanismes de diffusion de certaines des plus puissantes instances visuelles américaines, telles que la FSA et Life. Le choix de Parks de privilégier des institutions culturelles mainstream visant un public blanc pour transmettre sa vision fut générateur de tensions qui feront l’objet d’une attention particulière dans ce travail.